BFM Business
Transports

Pour la patronne de la RATP la fin du monopole ne doit pas être "un tabou"

Catherine Guillouard entend faire de la qualité du service le chantier prioritaire de la RATP

Catherine Guillouard entend faire de la qualité du service le chantier prioritaire de la RATP - Éric Piermont - AFP

Nommée en juillet dernier à la tête du groupe public, Catherine Guillouard affirme porter "un projet de développement pas d'attrition" dans un entretien aux Échos. Elle revient également brièvement sur la grève qui a perturbé mardi le trafic sur les lignes A et B du RER.

Au lendemain de son premier conflit social depuis son arrivée à la tête de la RATP cet été, Catherine Guillouard présente ses excuses aux usagers. Une grève a en effet fortement perturbé le trafic mardi sur les lignes A et B du RER.

"Je suis sincèrement désolée pour les voyageurs qui ont eu à en subir les conséquences. Nous étions ouverts à la discussion et nous avons eu deux réunions [avec les syndicats, NDLR] avec des propositions concrètes. Quand il s'est avéré que cela n'éviterait pas la grève, les équipes ont travaillé pour bâtir un plan de substitution qui protégeait autant que possible les heures de pointe, et un renfort de l'offre de métro et de bus. Nos propositions sont toujours sur la table et nous devons en rediscuter bientôt", développe-t-elle dans un entretien aux Échos.

La nouvelle PDG de la RATP livre également les premiers éléments de son plan stratégique pour le groupe public. "Les clients doivent être la boussole de toutes nos actions", affirme-t-elle, soulignant que la RATP est actuellement dans "une phase d’extension du réseau" du métro comme elle "n'en a plus connu depuis les années 1930" avec la prolongation de cinq lignes, "ce qui représente 30 kilomètres de tunnels et une vingtaine de stations" ainsi qu'un budget de "700 millions par an".

Réussir l'ouverture à la concurrence

Catherine Guillouard entend aussi placer au centre du jeu "la réussite de l’ouverture à la concurrence", et assure que celle-ci est déjà "une réalité pour le Groupe RATP, grâce à notre filiale RATP Dev, qui baigne dans la culture de l’appel d’offres depuis sa naissance en 2002, et qui réalise plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires".

Par ailleurs, pour la dirigeante, la fin du monopole ne doit pas être "un tabou". Elle explique porter "un projet de développement, pas d’attrition. Avec les organisations syndicales et les salariés, nous pouvons nous retrouver là-dessus", estime-t-elle.

Soulignant qu'Elisabeth Borne, qui l'a précédée à la tête du groupe public, avait défini une vision stratégique Défis 2025 dans laquelle elle s'inscrit, Catherine Guillouard, a choisi de se "concentrer sur sa déclinaison opérationnelle, pour avancer de façon concrète".

Enfin, Catherine Guillouard a deux autres priorités: "l’affirmation de la RATP comme partenaire des villes intelligentes et durables, et la poursuite du développement à l’international."

J.M.avec AFP