BFM Business
Conso

Pour remplir les salons de coiffure aux heures creuses, cette plateforme casse les prix

Cette start-up est déjà présente auprès d'une centaine de salons de coiffure à Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Lyon et Saint-Etienne.

Cette start-up est déjà présente auprès d'une centaine de salons de coiffure à Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Lyon et Saint-Etienne. - Salon de coiffure Alter Ego

Le site web leciseau.fr veut remplir les salons aux heures où les client se font rares, en échange d'une réduction de 50% sur le prix de la coupe. Créée en 2016, la start-up s'est lancée à Paris après avoir percé en régions: 200 coiffeurs indépendants proposent déjà des créneaux.

Après les hôteliers (booking) et les restaurateurs (lafourchette), les coiffeurs vont-ils se laissés séduire par une plateforme internet qui promet de leur apporter des clients? C'est le pari du jeune site leciseau.fr.

Créé en 2016 par deux jeunes entrepreneurs diplômés de grandes écoles, Jean de la Porte et Naël Hamameh, la promesse de leur plateforme est simple: mettre en relation clients et salons de coiffure pendant les heures creuses, avec la garantie d'une réduction de 50% sur le tarif appliqué au salon. Les clients réservent et paient d'avance sur la plateforme en choisissant parmi les créneaux horaires et les prestations proposés par le coiffeur.

"En moyenne les salons sont très peu fréquentés pendant 40% d'une journée. Les jours les plus creux sont en général le mardi et le jeudi sachant que, selon la saison ou leur localisation, ces heures creuses varient d'un salon à l'autre" explique Naël Hamameh, cofondateur.

La start-up prend 20% sur chaque réservation en ligne

Son modèle économique est celui d'une plate-forme d'intermédiation: la start-up prend une commission de 20% sur chaque prestation réservée chez un coiffeur par son intermédiaire. Pour l'artisan, il n'y a aucun droit d'entrée ni paiement de redevance pour l'utilisation de la plate-forme. Le coiffeur doit en revanche accepter de réduire le prix de sa prestation de 50% sur les créneaux horaires qu'il met en ligne.

Installée dans cinq villes françaises -Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Lyon et Saint-Etienne- la plateforme y compte déjà une centaine de salons partenaires. Elle en a déjà convaincu autant dans la capitale et en Ile-de-France où elle a ouvert son service il y quelques semaines. Une paille par rapport aux 60.000 salons de coiffure de l'Hexagone.

L'essentiel des salons qui font affaire avec leciseau.fr sont des indépendants, même si quelques franchisés de marque nationale (Franck Provost notamment) se sont aussi inscrits sur la plateforme. Du côté de la demande, les femmes représentent 80% de de la clientèle.

Les réservations augmentent de 20 à 30% chaque mois

"Le patron d'un salon a 90% de charges fixes. Il préfère le remplir même en concédant 50% sur le tarif de sa prestation" souligne Paul de la Porte, cofondateur. De fait, la greffe semble avoir pris auprès d'une partie de la profession: "Avant notre arrivée à Paris, nous enregistrions 2000 réservations mensuelles effectuées par notre plateforme avec une croissance de 20 à 30% par mois. Certains jours de pointe, on a constaté 100 réservations quotidiennes" souligne Jean de la Porte.

La start-up est soutenue financièrement par des business angels, qui lui ont permis de lever 1 million d'euros en juillet 2017, loin, toutefois, des 40 millions de dollars décrochés en 2016 par son aîné américain styleseat.com. 

"C’est un secteur d'activité qui, en France, est à la fois éclaté entre des milliers d'artisans et qui n’est pas du tout numérisé. En apportant notre savoir-faire technologique et marketing, on peut aider ce marché à passer de 6 à 10 milliards d’euros", conclut, confiant, Naël Hamameh.

Frédéric Bergé