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Qui veut accueillir le second QG d'Amazon et ses 50.000 salariés?

Alors qu'Amazon a lancé le chantier de son futur siège à Seattle qui devrait voir le jour en 2021, la firme songe à un second QG en Amérique pour accueillir 50.000 salariés, soit 13% de ses effectifs actuels.

Alors qu'Amazon a lancé le chantier de son futur siège à Seattle qui devrait voir le jour en 2021, la firme songe à un second QG en Amérique pour accueillir 50.000 salariés, soit 13% de ses effectifs actuels. - Amazon

Après Seattle, Amazon veut s'offrir un deuxième quartier général en Amérique du Nord. Le géant américain n'a pas décidé de sa localisation et demande donc aux villes intéressées de faire des propositions. À la clé, 50.000 emplois et un investissement de 5 milliards de dollars.

Quelle ville d'Amérique du Nord hébergera demain le deuxième quartier général d'Amazon? La bataille s'annonce épique. Le géant mondial du e-commerce vient en effet d'annoncer sur son site dédié à la communication qu'il comptait ouvrir un nouveau QG en Amérique du Nord. Installé depuis ses débuts en 1994 à Seattle (déjà pour des raisons d'optimisation fiscale), Amazon veut disposer d'un second quartier général. Mais comme la société n'a pas encore décidé de la localisation, elle demande aux villes et plus largement aux collectivités territoriales concernées de lui apporter des arguments lui permettant de choisir la meilleure offre.

Amazon a déjà défini quelques critères. La candidate doit être une agglomération d'au moins un million d'habitants, jouir d'un environnement stable et "business-friendly" et bénéficier d'un environnement urbain susceptible d'attirer les talents. 

Les collectivités subventionnent Amazon pour ses implantations

Et les villes et régions candidates devraient être nombreuses. Car le projet d'Amazon est pharaonique. Le géant compte investir quelque 5 milliards de dollars dans ce futur quartier général employant 50.000 personnes. Aujourd'hui Amazon compte 380.000 salariés dans le monde, principalement dans ses entrepôts. Or là il s'agira de postes de cadres "bien payés" précise le site dans son annonce.

Et c'est sans compter sur les retombées indirectes d'une telle implantation. Amazon estime que sa présence à Seattle a rapporté 38 milliards de dollars à l'économie de la ville entre 2010 et 2016 avec la création de dizaines de milliers d'emplois. "Chaque dollar investi par Amazon rapporte 1,40 dollar à l'économie de la ville", assure la société.

Pourquoi Amazon procède à une telle annonce publique pour choisir son futur QG? "Nous voulons trouver une ville qui soit heureuse de travailler avec nous et où nos clients, nos employés et la communauté pourront tous y gagner", explique le groupe américain. Il s'agit évidemment pour Amazon de mettre en compétition des villes pour bénéficier des conditions les plus favorables sans doute sous forme de subventions, d'avantages fiscaux ou de mise à disposition des terrains. 

Des petits cadeaux que les collectivités n'hésitent pas en général à faire au géant du e-commerce. En France, Amazon perçoit des subventions lorsqu'il implante un entrepôt. Pour son site de Sevrey en Saône-et-Loire, l'américain avait ainsi touché 1,125 million d'euros du Conseil régional de Bourgogne. 

Et pourquoi pas au Canada?

Dans un contexte où l'emploi dans le commerce traditionnel décroît (200.000 postes auraient été supprimés dans le retail américain ces quatre dernières années), les collectivités sont en général ravies d'accueillir Amazon et ses milliers d'emplois. 

La bataille pour accueillir le futur siège d'Amazon devrait donc être farouche. D'autant que les villes états-uniennes ne seront pas les seules à candidater. Amazon précise bien que ce second QG sera situé en Amérique du Nord, donc pas forcément aux États-Unis. En théorie, le siège pourrait donc se situer au Mexique ou au Canada. Si l'option mexicaine est à exclure car elle serait sans doute assimilée à une provocation par le président Trump, l'option canadienne pourrait tenir la route. Lors d'une visite fin 2016 d'un centre de distribution d'Amazon, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait en tout cas fait des appels du pied au géant américain comme on peut le voir dans cette vidéo.

"Le climat économique que nous avons instauré au Canada fait du pays un excellent choix d'implantation pour des nouvelles start-up ou des géants du e-commerce comme Amazon. Grâce à notre environnement stable, un coût du travail très bas et un excellent environnement financier, des compagnies comme Amazon savent que le Canada est excellent endroit pour investir." Un choix des mots très similaire à ceux utilisés par Amazon pour définir la localisation de son futur QG.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco