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Pour voler les Français, les escrocs préfèrent utiliser leur ordinateur

Ce sont 34% des victimes de débits bancaires frauduleux qui ont déclaré avoir été escroqués d’un montant inférieur à 100 euros.

Ce sont 34% des victimes de débits bancaires frauduleux qui ont déclaré avoir été escroqués d’un montant inférieur à 100 euros. - Jean-Sébastien Evrard-AFP

Alors qu’ils n’étaient que 500.000 en 2010, plus de 1,2 million de ménages en 2016, soit 4,3 % de la population française, ont subi des débits frauduleux sur leur compte bancaire, près de trois fois plus que ceux ayant subi un cambriolage (1,6%) de leur habitation.

La délinquance "dématérialisée" qui ponctionne les comptes bancaires à l'insu de leurs titulaires est devenue un fait de société. "Les escroqueries et infractions de types économiques ou financières sont parmi les atteintes qui ont le plus évolué et notamment celles liées à l’utilisation frauduleuse d’informations bancaires" explique l'enquête 2017 "cadre de vie et sécurité" de l'Insee et l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Voici quelques chiffres étonnants qui illustrent l'ampleur de cette cyberdélinquance aux procédés variés (hameçonnage, logiciels malveillants, piratage de code Pin aux distributeurs de billets…).

  • 1,2 million de ménages ont déclaré avoir subi au moins un débit frauduleux sur leur compte bancaire en 2016. Ils n'étaient que 500.000 en 2010. Le chiffre de l'an passé est le plus élevé jamais constaté dans cette enquête. Même si les montants de ces débits frauduleux sont en général couverts par la banque (sauf en cas de négligence du client) leur explosion inquiète les auteurs du rapport. Avec les vols et tentatives de vol de vélos, les fraudes aux débits bancaires sont les seuls actes en hausse depuis 2010, impliquant des atteintes aux biens ou aux personnes.
  • 4,3% des ménages résidant en France métropolitaine ont été victimes en 2016 de débits frauduleux sur leur compte bancaire contre 1,8% des ménages en 2010. Ce pourcentage est près de trois fois supérieur à la part des ménages (1,6%) ayant subi un cambriolage (ou une tentative d'effraction) à leur résidence principale, soit 470.000 ménages victimes, un nombre en forte baisse en deux ans puisqu'il y avait encore 550.000 victimes en 2014.
  • 63% des ménages victimes déclarent ne pas savoir comment l’auteur a procédé pour obtenir leurs données bancaires. Seuls 23% déclarent connaître avec certitude le mode opératoire mis en place par l’auteur et un peu moins de 14% pensent savoir comment l’auteur a opéré mais sans certitude.
  •  66% des ménages victimes sur deux ans, déclarent avoir pris conscience de la fraude en consultant leur relevé d’opérations bancaires (66%) tandis que 24% ont dit avoir été contactés par leur banque.
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  • 67% des ménages victimes d’escroqueries bancaires sur 2 ans ont déclaré que les sommes dérobées ont servi à effectuer des achats que ceux-ci aient eu lieu dans des commerces traditionnels ou sur internet.
  • 34% ont déclaré avoir été escroqués pour un montant inférieur à 100 euros, tandis que près de deux débits frauduleux sur dix sont, en valeur, supérieurs à 1000 euros (18%).
  • 40% des victimes ont signalé les faits à la police ou à la gendarmerie en engageant des poursuites, que ce soit par le biais d’une plainte (29%) ou d’une main courante (11%). Ce taux de plainte (29%) est très inférieur à celui observé à la suite d’un cambriolage (55%) d'une habitation.
  • 53% des ménages débités frauduleusement d’au moins 1000 euros déclarent avoir déposé plainte alors qu’ils ne sont que 14% parmi les ménages déclarant un préjudice de moins de 100 euros. Sans surprise, plus le montant dérobé sur le compte bancaire est important, plus la proportion de ménages ayant déposé plainte est conséquente.
Frédéric Bergé