BFM Business
Transports

Pour vous convertir au covoiturage, la SNCF offre le retour en taxi

Entre Lyon et Bourgoin-Jallieu, le covoiturage devient aussi régulier et fiables que les autres transports en commun.

Entre Lyon et Bourgoin-Jallieu, le covoiturage devient aussi régulier et fiables que les autres transports en commun. - IDvroom

IDVroom, la filiale dédiée au covoiturage de la SNCF, expérimente une "ligne de covoiturage", sur le modèle des lignes de train et de bus, avec lieu de départ et d'arrivée fixes, et trajet retour garanti le soir. En l'absence d'offres, le taxi est offert (mais peut-être pas les péages).

Et si comme pour le bus, le covoiturage avait des "lignes" fixes, régulières, qui partent toujours de la même "gare" pour arriver à la même autre? C'est exactement le concept que teste actuellement la SNCF, via sa filiale dédiée, née de l'achat de deux sites en 2013, IDvroom, raconte Les Échos.

La compagnie ferroviaire expérimente sur le tronçon autoroutier qui relie Lyon à Bourgoin-Jallieu depuis novembre 2016 grâce à une application mobile et une offre dédiée: "Pop & Vroom". Sur le principe des gares routières, les points de rendez-vous sont fixes, au nombre de huit. Un à Bourgoin, deux à Lyon, et cinq autres sur des parkings qui jalonnent le parcours.

Mais surtout, pour rassurer ceux qui hésitent à miser sur le covoiturage pour leur trajet quotidien, de peur de ne trouver personne pour les ramener le soir: Pop & Vroom paie le retour par taxi ou VTC depuis les huit points de rencontre précités. L'offre vaut pour quiconque ne trouverait pas de trajet retour covoituré entre 18h et 18h30, où dont le trajet réservé aurait été annulé pour un motif ou un autre.

"Seuls les frais de péages, qui s'élèvent à 2-3 euros sur ce tronçon, peuvent être éventuellement réclamés au passager", précise le porte-parole de Pop & Vroom. Il paierait ainsi -dans le pire des cas- la moitié de ce que lui aurait coûté le trajet en covoiturage, dont le prix est fixé par le conducteur, pour "maximum 10 centimes du kilomètre", selon le porte-parole. Soit pour ce trajet, à peu près cinq euros. Des conditions bien plus avantageuses que celles du retour garanti sur IDvroom, qui ne s'applique que pour des cas bien particuliers, nécessite d'avancer les frais et de prendre à sa charge une franchise de dix euros. 

Des trajets courts où IDvroom vise la pôle position

Pourquoi ce trajet Lyon-Bourgoin? D'abord parce que sur cet axe autoroutier le trafic est intense. Ceux qui choisissent l'automobile pour parcourir la cinquantaine de kilomètres séparant les deux villes sont quotidiennement victimes d'embouteillages le matin et le soir. Certes, la filiale covoiturage concurrence sur le papier les TER assurant la même liaison, mais "en réalité, 80% des flux entre les deux villes se font en voiture", souligne Frédérique Ville, la directrice générale d'IDvroom dans Les Échos. Et par ailleurs, "les utilisateurs de Pop & Vroom ne sont pas des clients pris au train, mais des automobilistes qui ont renoncé à l'"autosolisme", assure-t-elle. 

L'autre raison pour laquelle la SNCF a choisi ce trajet en particulier, c'est qu'il est court: hors bouchons, il faut compter un peu plus de 45 minutes. Or face à Blablacar qui a pris beaucoup trop d'avance sur les longues distances, il n'y a que sur ces trajets, plus modestes et plus réguliers, car souvent liés à des déplacements domicile-travail qu'IDvroom peut envisager de prendre le leadership.

C'est tout le sens du projet "porte à porte" du plan "excellence 2020" de Guillaume Peppy. D'autant que miser sur les longues distances reviendrait à concurrencer les lignes de TGV de la maison-mère, une "idée qui passe mal en interne", avance Les Échos.

N.G.