BFM Business
Transports

Pourquoi Airbus va produire aux Etats-Unis?

Un élément de l'A320 est chargé depuis le port de Hambourg en Allemagne pour arriver à l'usine américaine de Mobile, en Alabama,

Un élément de l'A320 est chargé depuis le port de Hambourg en Allemagne pour arriver à l'usine américaine de Mobile, en Alabama, - Airbus

Le constructeur aéronautique européen s'apprête à assembler son premier avion sur le sol américain, où il a construit une usine. Une stratégie pour peser davantage sur un marché acquis à Boeing.

Airbus va commencer à assembler - normalement dans les deux semaines à venir - son tout premier appareil aux Etats-Unis. L'usine de l'avionneur européen, dont le chantier avait été lancé début avril 2013, sera inaugurée le 14 septembre. Le site doit construire des A320. Fabriquer outre-Atlantique est une façon pour le constructeur de "s'américaniser" et d'accroître ses ventes sur place.

Les Etats-Unis deviennent ainsi la troisième zone de production d'Airbus après l'Europe et la Chine. Airbus s'attaque à la chasse gardée de Boeing: le territoire américain, où l'Européen n'a que 20% de parts de marché, contre 50% ailleurs dans le monde. Sur place, la flotte, qui est une des plus vieilles du monde, a un grand besoin de renouvellement. Les compagnies américaines devraient commander pas moins de 5.800 appareils dans les 20 % prochaines années.

Des contrats avec le Pentagone

Alors Airbus a fait ses calculs. Pour progresser sur ce marché, il faut y créer des emplois. La nouvelle usine d'assemblage est idéalement située... à Mobile, en Alabama, sur une ancienne base de production d'avions militaires, à 1 kilomètre seulement d'un port en eau profonde par où arrivent les bateaux chargés de pièces détachées produites en Europe.

Le site Airbus à Mobile dans le sud-est des Etats-Unis est une copie conforme de l'usine de l'avionneur à Tianjin en Chine. D'ailleurs, dans les deux cas, la stratégie est la même. Fabriquer les avions au plus près des clients. Sur place, l'idée plaît. Jet Blue, American Airlines, Spirit et Delta ont déjà passé des centaines de commandes. Seize avions devraient être assemblés en 2016, 32 en 2017.

Outre les avions de lignes, Airbus brigue également des contrats avec le Pentagone. En 2008, faute d'être américain, le constructeur s'était fait souffler un contrat de 35 milliards de dollars pour des avions ravitailleurs.

Elisabeth Hu, édité par N.G.