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Pourquoi cette start-up française inquiète déjà Avis, Hertz et Europcar

Virtuo a réussi à simplifier le processus de location de voiture. Comment? Grâce à une appli.

Virtuo a réussi à simplifier le processus de location de voiture. Comment? Grâce à une appli. - Virtuo

Virtuo, c’est une nouvelle pépite française de la mobilité. Elle bouleverse le marché de la location de voitures en simplifiant le processus grâce à une appli qu’Uber ne renierait pas. Explications.

En déplacement, quoi de plus anxiogène que de louer une voiture? L'expérience est généralement stressante à cause des conditions particulières à accepter, des assurances optionnelles à choisir et des petites éraflures qui, même si elles remontent au précédent client, peuvent coûter cher. C’est ce qu’ont vécu Thibault Chassagne et Karim Kaddoura lorsqu’ils ont créé NeoWebCar, leur première start-up spécialisée dans le déstockage de voitures neuves. Elle a été vendue il y a quelques années à l’Argus de l’Auto. Depuis, les deux associés ont décidé de simplifier le business de la location de voitures en créant Virtuo. L’idée est de rendre la location de voitures aussi facile que d’appeler un VTC. Effectivement, ils ont réussi à simplifier le processus grâce à leur appli.

Il suffit de la télécharger, de créer son profil, de scanner les documents administratifs nécessaires (permis de conduire, carte d’identité…) et d’enregistrer son moyen de paiement. Quelques minutes plus tard, il est possible de réserver une voiture en configurant son contrat de A à Z. 

Le client choisit d’abord les dates de location, le nombre de kilomètres qu’il pense effectuer et sélectionne enfin l’assurance qui lui convient. Une fois validé, il connaît le montant exact de la facture, qui démarre à 49 euros la journée. Il peut ensuite aller chercher son véhicule à Paris, Nice ou Marseille dans une gare ou un aéroport et le rapporter, et cela tous les jours de la semaine et à toutes heures. Pour enregistrer un second conducteur, il suffit qu'il ait téléchargé l'appli.

"Nous nous sommes structurés pour faire face aux flux de voyageurs qui arrivent dans les gares et les aéroports qu’ils soient professionnels ou particuliers et quelle que soit l’heure", a expliqué Thibault Chassagne à BFM Business. "Selon la distance à parcourir, un voyageur choisira, si elle est courte, les transports en commun, les taxis ou les VTC. Virtuo est la solution la plus simple et la moins onéreuse s’il doit parcourir plus d’une cinquantaine de kilomètres".

Xavier Niel, l'un des investisseurs de Virtuo

Pour la remise des clés, Virtuo a joué sur l’innovation. Au lieu d’un trousseau à aller chercher et à déposer dans une boîte, l’appli, qu’elle soit sur un smartphone ou sur une AppleWatch, sert aussi à ouvrir les portes, à activer le démarrage et à passer les barrières de sécurité. "Nous avons une approche 'Software'. Il n’y a pas de clés, toutes les informations nécessaires à la voiture sont sur l’appli et dans l'habitacle, le client trouvera de quoi recharger ses appareils. Dans peu de temps, notre parc sera totalement équipé de CarPlay, le système d’Apple". Il ne manque qu'une bouteille d'eau et des bonbons.

Pour le choix du véhicule, la start-up a été au plus simple en proposant un seul modèle: la Class A de Mercedes dont le gabarit ne permet pas de faire du VTC. "ll y a des spécialistes pour cela, comme Voitures Noires. Mais aussi, un VTCiste très connu nous a appelés pour nous proposer de faire affaire". Des loueurs de voitures ont aussi cherché à nouer des relations avec Virtuo.

Le succès de cette start-up n’a pas tardé. Lancée en mai dernier, elle affiche déjà 50.000 téléchargements, 15.000 inscrits et 2.000 utilisateurs actifs, dont 25% de clients étrangers. Son parc de location se compose actuellement d'une centaine de véhicules.

Pour le financement, les deux partenaires ont investi une partie de leurs économies, mais ils ont été rejoints par Xavier Niel, David Amsellem (conciergerie John Paul), Thibaud Elzière (Fotolia) et Philippe Carle (Marsh et McLennan) qui ensemble ont misé 1,7 million d’euros. Une seconde levée pourrait se tenir début 2017 pour un développement européen.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco