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Pourquoi la toupie Beyblade est bien partie pour être la star de Noël

Une toupie Beyblade et son lanceur

Une toupie Beyblade et son lanceur - Hasbro

De nombreux jouets tirés de licences japonaises seront sous le sapin pour faire plaisir aux enfants français. Les toupies Beyblade font notamment un tabac, au point de s'imposer comme le produit phare chez les garçons de 4-9 ans.

La France a toujours été un terreau propice à la culture japonaise. Popularisés par les dessins animés diffusés à la télévision, les Mangas sont désormais bien implantés dans l'Hexagone et de nombreuses adaptations en série sont encore diffusées sur Gulli (Yo Kai Watch, Beyblade).

Forcément, ces licences à succès donnent ensuite l'envie aux enfants de jouer. Si bien qu'en ce Noël 2017, le sapin aura une touche nippone pour bon nombre de petites têtes blondes. "On est clairement dans une 'vague Manga'", souligne Frédérique Tutt, analyste monde du secteur jouet chez NPD. Selon ce cabinet, les thèmes "Manga" affichent une croissance des ventes de près de 28% depuis le début 2017, et la période de Noël s'inscrit en plein dans cette période faste.

La référence actuelle, celle que s'arrachent les enfants dans les cours de récré de l'école primaire, reste Beyblade. Dérivés d'un manga adapté en une série télévisée à la longévité impressionnante (la première saga date de 2000), les jouets Beyblade ne sont ni plus ni moins que des toupies que les joueurs lancent dans une arène pour démarrer un combat. Ils imitent alors les personnages du dessin animé qui font la même chose à quelques effets spéciaux près (du type un dragon de feu qui apparaît autour de la toupie).

"Ils partent comme des petits pains"

Une nouvelle collection Beyblade Burst a été lancée l'été dernier. "Au début nous avons eu un peu peur. Nous nous sommes lancés dedans au mois de juillet. Cela a commencé à décoller fin août et a ensuite explosé avec le phénomène 'cour d'école' à la rentrée scolaire. Cela fait six semaines que les jouets Beyblade sont nos meilleures ventes, ils partent comme des petits pains. Et le phénomène est complètement dimensionné pour tenir jusqu'à Noël", affirme Sébastien Pingault, directeur commercial et marketing chez King Jouet.

"C'est clairement le numéro un des ventes chez nous, comme chez les autres. Dans nos magasins vous trouverez des murs entiers de toupies", confirme Franck Mathais, porte-parole chez JouéClub. "On cacherait les toupies dans les linéaires que les enfants seraient tout à fait capables de les trouver", ajoute Sébastien Pingault.

Le succès de ces toupies est ciblé. "Elles s'adressent avant tout à des enfants jouant à l'école primaire et surtout aux garçons. Sur ce créneau on peut dire qu'il s'agit d'un jouet star", analyse Frédérique Tutt. Et surtout cette cible est la bonne. "Ces jouets touchent les 4-9 ans, la tranche où la force du consommateur est la plus élevée et où vous pouvez fédérer le plus d'enfants", souligne Franck Mathais.

Le côté collection

Il faut dire aussi que les toupies Beyblade ont plusieurs atouts. Leur prix est raisonnable (moins de 15 euros la toupie, 43 euros pour le "pack duel") et, surtout, le produit joue sur plusieurs mécaniques. "L'histoire passe à la télévision et plaît aux enfants, ce qui leur donne envie de la recréer dans la cour de récré. Ensuite, le phénomène de collection démultiplie le potentiel de ventes. Les toupies se transportent, s'échangent, se partagent. Ajoutez à cela l'existence de toupies 'rares' et de compétitions qui créent une échelle de valeur et vous avez tous les ingrédients d'un succès", résume Franck Mathais. "Je pense que le vrai point fort de Beyblade c'est de proposer aux enfants une vraie jouabilité, une vraie fonction pour faire des concours de combats, qui apportent autre chose que l'aspect 'collection'", complète Sébastien Pingault.

Sur ce dernier point, Beyblade se démarque d'une autre licence japonaise qui marche encore très bien et joue aussi sur l'aspect collection: Yo Kai Watch. Autre série animée passant sur Gulli, Yo Kai Watch met en scène des personnages qui peuvent à l'aide d'une montre combattre ou sympathiser avec des genres de fantômes (les 'Yo Kai'). Lorsqu'ils deviennent amis, le héros obtient des "médailles" de ces fantômes et peut les invoquer pour combattre. Les jouets consistent donc en des médailles à collectionner avec des montres. "Cela a explosé l'an dernier et il y a encore un effet de traîne", souligne Sébastien Pingault, même si le phénomène est moins fort. "Beyblade leur a mis un coup", commente Frédérique Tutt.

Autre licence, increvable, Pokémon, dont les cartes à collectionner semblent défier éternellement toute mode. "La box métallique va encore être un des produits phare de ce Noël", indique Franck Mathais. "Cela reste de très bonnes ventes mais les cartes Pokémon touchent le même public que Beyblade, il y a ainsi un phénomène de cannibalisation", ajoute Sébastien Pingault.

Reste à savoir combien de temps le phénomène Beyblade peut durer. Frédérique Tutt évoque une durée de 18 mois. "Le fournisseur, Hasbro, est connu pour très bien gérer dans le temps ses gammes et les faire vivre. Je ne serais pas surpris que cela dure de 12 à 18 mois", juge pour sa part Sébastien Pingault.