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Energie

Pourquoi le bitcoin est la monnaie la plus polluante du monde  

"Miner" du bitcoin est une activité particulièrement énergivore.
(image d'illustration)

"Miner" du bitcoin est une activité particulièrement énergivore. (image d'illustration) - Karen Bleier - AFP

Le cours du bitcoin s'enflamme. Et ceux qui veulent s'en offrir gratuitement en le "minant" sont de plus en plus nombreux. Or cette production nécessite le recours à des serveurs très gourmands en énergie. La consommation annuelle des "mineurs" équivaut déjà à celle du Nigeria.

Le bitcoin atteint des sommets. Cette crypto-monnaie a franchi, la barre des 7.000 dollars fin octobre. Depuis le début de l'année, sa valeur a même été multipliée par plus de sept. Passant de 999 dollars (860 euros) à plus de 7.200 dollars aujourd'hui (6.200 euros).

Conséquence directe de la flambée de cet "or numérique", de nombreuses personnes se sont mises à "miner" du bitcoin. C'est-à-dire à créer cette monnaie virtuelle. Or, sa fabrication est particulièrement énergivore, comme le souligne Digiconomist, un blog spécialisé. Son propriétaire, Alex de Vries, a d'ailleurs imaginé un "indice de la consommation énergétique du bitcoin". 

En mobilisant des outils toujours plus performants (ordinateurs, serveurs…) pour répondre à la demande, les créateurs de bitcoin consomment toujours plus d'électricité. D'après l'indice de consommation énergétique disponible sur Digiconomist, la consommation annuelle d'électricité des mineurs vient d'atteindre le pic de 25 térrawattheures (TWh). Ce qui correspond à la consommation annuelle d'électricité du Nigeria. Un pays de 186 millions d'habitants.

Le site spécialisé indique également que, chaque jour, 300.000 transactions en bitcoins sont réalisées dans le monde. Il précise en outre que chaque mineur utilise quotidiennement 215 kilowattheures (kWh) d'électricité pour créer de la monnaie. Selon Motherboard, la consommation journalière des mineurs du monde entier permettrait d'alimenter en électricité 2,6 millions de foyers américains. 

Le bitcoin possède un bilan carbone catastrophique

Alexis de Vries est allé plus loin. Il s'est également penché sur le bilan carbone du bitcoin. C'est-à-dire sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) émises par le cycle de création de la crypto-monnaie.

S'intéressant au cas d'un lieu de production situé en Mongolie, dont l'électricité est produite par une centrale thermique à charbon, il a découvert, comme le rappelle Motherboard, que chaque bitcoin créé émettrait environ 13.000 kilos de CO2.

Ainsi, à elle seule, cette mine émettrait entre 24.000 et 40.000 kilos de dioxyde de carbone par heure. À titre de comparaison, en Europe, une voiture rejette, en moyenne, 0,1181 kilos de dioxyde de carbone par kilomètre parcouru. Chaque heure de fonctionnement de la mine mongole émettrait donc autant de CO2 qu'une voiture ayant parcouru 203.000 kilomètres.

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV