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Transports

Pourquoi le Brexit inquiète autant l'industrie automobile britannique

Plusieurs constructeurs automobiles européens disposant d'usines au Royaume-Uni réfléchissent à rapatrier leur production sur le continent afin d'échapper à l'instauration d'éventuels droits de douane.

L'incertitude autour du Brexit inquiète le secteur automobile. Et, par voie de conséquence, la classe politique britannique, qui redoute que les constructeurs installés en Grande-Bretagne ferment leurs usines en cas d'instauration de barrières douanières avec le reste de l'Union européenne. Une peur renforcée à la suite des confidences de plusieurs membres du groupe BMW recueillies par le Handelsblatt.

Selon le quotidien économique allemand, le constructeur bavarois songe à construire la prochaine génération de sa Mini électrique (prévue à l'horizon 2019) en Allemagne et non pas, comme il était prévu, au Royaume-Uni. Les sites BMW de Ratisbonne (Bavière) et Leipzig (Saxe) pourraient assembler le véhicule à la place de l'usine historique Mini située à Oxford (Angleterre). Une troisième option est également envisagée par la marque à l'hélice. Celle-ci pourrait confier la production de sa prochaine Mini électrique au sous-traitant néerlandais Nedcar. 

Le Brexit au coeur du rachat d'Opel par PSA 

La sortie de la Grande-Bretagne pèse également dans les discussions autour du rachat d'Opel par le groupe PSA. Plusieurs modèles de la filiale européenne de General Motors sont en effet assemblés en Grande-Bretagne. Le cas de la berline compacte Astra est particulièrement parlant. Près de 80% des Astra assemblées par Vauxhall au Royaume-Uni sont exportées. Or, sa fabrication nécessite l'utilisation de nombreuses pièces détachées en provenance d'Espagne ou d'Allemagne.

Pour le constructeur, l'instauration de barrières douanières serait un véritable casse-tête à gérer au quotidien. Pour un député travailliste, Vauxhall, symbole de la production automobile britannique, ne doit pas être "une victime collatérale du Brexit". De son côté, le gouvernement britannique tente de rassurer les constructeurs installés outre-Manche. Dans le cadre du rachat d'Opel, et donc de sa filiale britannique Vauxhall, par le groupe PSA, l'administration de Theresa May aurait promis d'accorder une aide au groupe français.

Antonin Moriscot avec Pauline Tattevin