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Pourquoi le cuivre va coûter de plus en plus cher

Les ouvriers de la plus grande mine de cuivre du monde, celle d'Escondida au Chili, ont entamé une grève illimitée.

Les ouvriers de la plus grande mine de cuivre du monde, celle d'Escondida au Chili, ont entamé une grève illimitée. - Juan Rivas - AFP

La grève dans la plus grande mine de métal rouge au monde, celle d'Escondida au Chili, est partie pour durer. Les mineurs de cuivre des autres pays producteurs devraient suivre le mouvement. Avec un impact de longue durée sur le cours du métal.

Le cuivre va coûter de plus en plus cher à cause d'une combinaison de facteurs. Le principal: la grève illimitée des ouvriers de la mine Escondida, exploitée par BHP Billiton, Rio Tinto, et le japonais Jeco. Et l'arrêt du travail dans plus grosse mine du monde, qui extrait 927.000 tonnes de métal rouge par an, soit 5% de la production mondiale, est en train de créer un effet domino mondial.

Il amplifie la tendance à la hausse sur des cours qui s'affolent déjà. Depuis le 1er janvier, le cuivre a pris 11%, et même 30% sur six mois. La conséquence notamment d'une demande qu'on s'attend à voir croître dans la perspective de grands travaux d'infrastructures au niveau mondial, et notamment aux États-Unis, comme promis par le nouveau président Donald Trump.

Un conflit qui s'annonce dur

Alors les mineurs, qui voient le cours du cuivre grimper en flèche, espèrent en tirer profit. Mais les entreprises minières rétorquent qu'elles paient encore l'effondrement des cours intervenu il y a un peu plus d'un an, quand l'inquiétude sur la demande chinoise avait fait chuter les prix, et provoqué de lourdes et coûteuses restructurations.

Le mouvement s'annonce dur entre la très puissante corporation des ouvriers chiliens du cuivre, qui comptent parmi les salariés les mieux payés du pays, et les actionnaires de la mine. Après cinq jours de quille, les ouvriers qui réclament une hausse de salaire de 7% et un bonus en appellent au gouvernement. Ils affirment n'avoir eu aucun contact avec la direction depuis le début du mouvement, et demandent à l'exécutif chilien de nommer un médiateur. De son côté, la direction de BHP Billiton, l'anglo-australien premier actionnaire du groupe, a annoncé dimanche suspendre sa production pour au moins 15 jours.

La situation semble donc bloquée, et pourrait encore devenir plus compliquée puisque les analystes anticipent des mouvements similaires dans toutes les mines de cuivre du Chili, et dans les autres grands pays producteurs. La situation est également tendue sur la même problématique dans la deuxième plus grande mine de cuivre du monde, celle de Gresberg en Indonésie.

Antoine Larigaudrie, édité par N.G.