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Pourquoi le pétrole américain pourrait faire baisser le prix du baril

Le Congrès devrait lever, dans les prochains jours, l'interdiction d'exportation de pétrole. Une mesure mise en place en 1975 par crainte d'une pénurie d'or noir. Cette décision entraîne un peu plus bas le prix du baril.

Le Congrès des États-Unis devrait lever dans les prochains jours l'interdiction en place depuis les années 1970 d'exporter du pétrole américain. Un groupe de négociateurs parlementaires de la majorité républicaine et de la minorité démocrate a dévoilé dans la nuit de mardi à mercredi une proposition de loi fixant les dépenses de l'État fédéral jusqu'au 30 septembre 2016.

Ce texte inclut une série de concessions de la part deux partis, dont la levée de l'interdiction d'exportation qui était une pressante revendication républicaine. La Chambre des représentants l'a adoptée en octobre dernier, mais le Sénat ne l'avait pas encore examinée. Le Congrès, craignant une pénurie, avait interdit l'exportation du pétrole américain en 1975, après le choc pétrolier lors duquel les cours du pétrole avaient explosé.

8,7 millions de barils par jour

La production de brut américain est passée de 5 à 8,7 millions de barils par jour entre 2008 et 2014 (+74%), selon l'Agence d'information énergétique du gouvernement, une augmentation permise par le développement rapide de la fracturation hydraulique. Outre des créations d'emplois aux États-Unis, les républicains disent attendre de la décision qu'elle aide les alliés est-européens des États-Unis qui aujourd'hui dépendent de la Russie pour leur approvisionnement en énergie.

Le texte budgétaire qui inclut la mesure pétrolière devait initialement être adopté avant mercredi soir, mais cette date-butoir va être reportée pour donner aux deux chambres le temps de voter avant de partir pour les vacances de Noël.

Les prix du pétrole ont considérablement chuté depuis un an et demi passant sous la barre des 40 dollars le baril et atteignant leur plus bas niveaux depuis 2008-2009. Et ils ont encore glissé pour finir à un peu plus de 35 dollars mercredi à New York. La forte hausse des stocks (les réserves commerciales de brut ont progressé de 4,8 millions de barils pour atteindre 490,7 millions de barils, alors que les experts avaient tablé sur une baisse de 1,5 million de barils), ainsi que cette annonce d'un futur arrivage du pétrole américain sur le marché inquiètent les investisseurs. Le surplus de pétrole sera de plus en plus dur à éliminer. 

"Nous n'avons pas besoin de voir les prix du pétrole rebondir à des plus hauts niveaux pour que l'impact sur l'inflation disparaisse", a toutefois assuré Janet Yellen, présidente de la Fed, assurant ne pas espérer un retour aux "niveaux élevés" où ils se situaient auparavant, soit au-delà des 100 dollars le baril. "Nous avons simplement besoin qu'ils se stabilisent", a-t-elle ajouté. 

D. L. avec AFP