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Pourquoi le poids des déchets des Franciliens a diminué en 15 ans

L'observatoire régional a constaté une baisse de 108 kg/hab. du flux d’ordures ménagères résiduelles –déchets produits quotidiennement et collectés en mélange– sur la période 2000-2015.

L'observatoire régional a constaté une baisse de 108 kg/hab. du flux d’ordures ménagères résiduelles –déchets produits quotidiennement et collectés en mélange– sur la période 2000-2015. - Observatoire régional des déchets (Ordif)

En 2015, en Île-de-France, 5,48 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectées, soit 52 kg par habitant de moins par rapport à 2000. L'impact des messages de prévention et l'essor de circuits dédiés au réemploi expliquent en partie cette baisse, selon l'observatoire régional des déchets.

En 2015, un Francilien a produit en moyenne 454 kg d'ordures ménagères et assimilés (OMA) soit une baisse de 10 kilogrammes par habitant par rapport à 2014, et de 52 kilogrammes depuis 2000, a constaté l'observatoire régional des déchets d'Ile-de-France dans son rapport annuel.

On observe par ailleurs une baisse de 108 kg/hab. du flux d’ordures ménagères résiduelles (OMR) sur la période 2000-2015. Ce sont les déchets produits quotidiennement et collectés en mélange dans le même bac de couleur grise généralement. Cela correspond à une baisse de 889.000 tonnes (-20 %) sur cette même période sur la région francilienne.

La poubelle moyenne du francilien (454 kg par habitant) comprenait notamment en 2015, 289 kg d'ordures ménagères, 35 kg d'emballages et papiers graphiques, 20 kg de verre et 18 kg de déchets verts hors déchèterie.

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Pour expliquer cette baisse, le document souligne que de nombreuses campagnes de communication et de sensibilisation sur la prévention des déchets ont été menées ces dernières années par les collectivités franciliennes. "Ces campagnes peuvent -dans une mesure difficilement quantifiable- avoir favorisé une prise de conscience chez les Franciliens sur la nécessité de mieux consommer et de moins jeter" explique le rapport.

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- © Observatoire régional des déchets (Ordif)

Parmi ces actions de prévention, la promotion du compostage domestique a joué son rôle. Ce sont 115 des 168 collectivités ayant la compétence Collecte qui ont déclaré avoir mené des actions de promotion du compostage domestique individuel en 2015. Cette même année, on dénombrait déjà près de 154.500 composteurs individuels distribués sur le territoire de l’Île-de-France. En 2017, la mairie de Paris est passée à l'action et a mis à disposition une nouvelle poubelle destinée à recueillir les biodéchets.

Le rapport de l'observatoire régional des déchets se félicite aussi de la pratique croissante du réemploi. "Au 31 décembre 2015, 36 des 174 déchèteries fixes franciliennes avaient mis en place une zone dédiée au réemploi. Près de 377 tonnes de déchets ont été réemployées en 2015 contre 47 tonnes en 2012" explique le document qui souligne que les collectivités nouent des partenariats avec des structures de l’économie sociale et solidaire telles que les recycleries/ressourceries.

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Mais les campagnes de prévention et les pratiques nouvelles plus écoresponsables n'expliquent pas à elles seules la baisse constante de la collecte des déchets collectés depuis 15 ans. "Il est également fort probable qu’il s’agisse de déchets détournés vers des flux triés à la source et vers des collectes spécifiques de déchets occasionnels notamment en déchèterie" commente l'observatoire régional des déchets qui souligne qu'une partie de la baisse observée peut être considérée comme artificielle.

Enfin, tous les indicateurs ne sont pas au beau fixe concernant la gestion des déchets dans la région francilienne. Si l’objectif Grenelle national préconisait d’orienter 45 % des déchets ménagers et assimilés vers le recyclage d’ici 2015, la même année, en Île-de-France, ce sont seulement 27 % des DMA qui ont été orientés vers cette voie.

L'Ile-de-France collecte moins d'emballage par habitant que le reste de la France

Comparativement au reste de la France, la région parisienne affiche des performances de collectes des emballages (en et hors verre) et papiers graphiques bien inférieures, avec une moyenne de 55 kg/hab. contre 76 kg/hab. sur le territoire national. "De nombreux efforts restent donc à faire en Île-de-France en matière de tri à la source des déchets" explique le rapport.

De même, le maillage de déchèteries fixes reste nettement moins élevé en Île-de-France que sur le reste du pays. On y compte une déchèterie pour 69.000 habitants contre une pour 14.000 habitants en France. En outre, 75 % du parc de déchèteries fixes franciliennes se situe actuellement en Grande Couronne, la pression foncière élevée dans Paris et sa petite couronne, limitant la création de ces sites.

Frédéric Bergé