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Pourquoi LeCab améliore son modèle VTC avec une version "mini"

Benjamin Cardoso a lancé LeCab en 2011. Il avait 24 ans l'époque.

Benjamin Cardoso a lancé LeCab en 2011. Il avait 24 ans l'époque. - Pierre Andrieu - AFP

Le service de VTC lance miniCAB, une offre financièrement plus accessible que son modèle premium, et qui propose la course minimum à 5 euros pour un temps d’attente de moins de 5 minutes.

2016 est certainement l’année la plus dynamique pour LeCab. Cette compagnie de VTC créée en 2011 par Benjamin Cardoso a été rachetée par Keolis, une filiale de la SNCF, elle s’est installée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans l’ancienne usine PSA et elle a réussi son pari de développer une clientèle professionnelle qui représente désormais 50% de son activité. Beaucoup auraient levé le pied après cela, mais pour LeCab, ce n’est vraiment pas le moment d’appuyer sur la pédale de frein.

Le groupe vient de lancer miniCab, un service "low cost" qui tranche avec la stratégie plutôt haut de gamme avec laquelle il a bâti sa réputation. Sa spécificité: la course minimum démarre à 5 euros, contre 8 pour le service classique. "En 2012, la vision du marché VTC reposait sur une qualité de service supérieure aux taxis pour un tarif inférieur, aujourd’hui ce modèle a changé", explique Benjamin Cardoso, fondateur et PDG de LeCab. "Nos concurrents se sont éloignés de ce service 'haut de gamme' pour attirer une nouvelle clientèle plus jeune et moins fortunée. Nous suivons tout simplement cette évolution en conservant le service premium".

miniCab compte déjà 500 chauffeurs et 1.500 sont en attente pour démarrer d’ici la fin de l’année. Le service est accessible en Île-de-France et se développera peu à peu dans d'autres grandes villes. Cette flotte s’ajoutera aux 2.000 chauffeurs répartis à 50/50 entre Paris et les régions.

Un chiffre d'affaires de 75 millions d'euros en 2017

Pour le dirigeant, qui ce jeudi était l'invité d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business pour parler de capital-risque (replay vidéo en fin d'article), il ne s’agit pas seulement d’adresser un public différent, mais de proposer différents services en fonction des besoins d’une seule et même personne. Un client qui utilise LeCab Premium pour des raisons professionnelles pourra se tourner vers le service miniCab pour ses déplacements personnels plutôt que de s'adresser à la concurrence.

Le but de cette stratégie est de générer de nouveaux revenus qui participeront à la hausse de la croissance de la start-up. "Cette année, nous réaliserons un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en croissance de 50% par rapport à 2015. Avec miniCab, nous allons poursuivre au même rythme de progression pour atteindre 75 millions d’euros en 2017".

La vision de Benjamin Cardoso pour l’avenir du marché des VTC ne se limite pas aux tarifs. Depuis le rachat par Keolis, il envisage une mobilité plus importante des urbains qui peu à peu délaisseront leur automobile. Mais avant de parler de véhicules sans chauffeur, il rêve déjà d'un système de transport multimodal qui pourrait être soumis à un abonnement comme celui des télécoms.

"On y arrivera un jour, mais pour cela, il faudra trouver une solution pour créer des passerelles entre les transports publics et privés". Un pass Navigo 2.0 et multimodal qui permettra d’utiliser un Velib, une Autolib puis un taxi ou un VTC pour enfin prendre un train ou un avion. C’est peut-être l’avenir de la mobilité urbaine ou internationale.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco