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Vie de bureau

Pourquoi les femmes ne devraient plus travailler à partir de ce vendredi 

Le collectif féministe Les Glorieuses relance sa campagne pour dénoncer les inégalités salariales. Du fait d'une rémunération inférieure de 15%, les femmes travaillent "bénévolement" durant les 39,7 derniers jours de l'année.

Qu'avez-vous fait ce vendredi 3 novembre avant l'heure du déjeuner? Vous étiez probablement au boulot. Mais si vous êtes une femme, sachez que depuis précisément 11h44 vous travaillerez "bénévolement". C'est le constat auquel est arrivé le collectif féministe Les Glorieuses. Selon les dernières données Eurostat (établies sur les salaires 2015), les femmes sont payées 15,8% de moins que les hommes. "S'il y avait égalité des salaires en France, elles pourraient s'arrêter de travailler le vendredi 3 novembre 2017 à 11h44 et gagner autant sur l'année 2017", dénonce le collectif. Autrement dit, les 39,7 jours de l'année, les femmes travaillent pour rien.

L'égalité salariale n'est pas en train de se résorber, puisque en 2016 le collectif avait fixé le point de rupture 1,5 jour plus tard. "L'année dernière nous avions fait nos statistiques à partir des derniers chiffres d'Eurostat disponibles, qui se basaient sur des salaires de 2010. On ne peut pas dire que ce recul s'est fait en un an, mais plutôt en cinq", précise Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses. Un argument qui ne fait que renforcer sa motivation. "L'année dernière, notre campagne avait rencontré un fort retentissement dans l'opinion publique. On avait l'impression que les gens découvraient ces inégalités", poursuit-elle. Cette campagne a en tout cas donné une certaine visibilité au collectif. Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, a d'ailleurs tenu à rencontrer ses responsables.

Plus de transparence dans les salaires

Les Glorieuses espèrent connaître un retentissement plus grand encore que l'année dernière pour permettre une prise de conscience tant au niveau des entreprises que des politiques. Tout ceux qui veulent soutenir le mouvement peuvent le faire en signant une pétition, en relayant les visuels sur les réseaux sociaux ou en organisant des actions dans leur entreprise. Des rassemblements sont aussi prévus.

"Nous voulons des avancées concrètes, qui soient plus efficaces que le système actuel, qui consiste à mettre des amendes aux entreprises qui ne respectent pas l'égalité salariale", demande la fondatrice du collectif. Elle voudrait notamment que les entreprises optent pour la transparence en publiant les salaires ou encore qu'un certificat d'égalité salariale soit décerné aux entreprises vertueuses. Mais l'égalité, c'est valable dans les deux sens: ainsi le collectif milite aussi pour que les pères aient le droit au même congé que les mères lors de la naissance d'un enfant.

Coralie Cathelinais