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Pourquoi Michelin veut vendre du pneu connecté aux poids lourds

Michelin a lancé une gamme de services destinés aux gestionnaires de flottes de poids lourds en Europe autour du pneu connecté

Michelin a lancé une gamme de services destinés aux gestionnaires de flottes de poids lourds en Europe autour du pneu connecté - Thierry Zoccolan-AFP

Le pneumaticien lance des services sur abonnement destinés à la gestion et à la surveillance permanente des pneus équipant les entreprises de transport routier. L'objectif : leur permettre de substantielles économies d'entretien.

Michelin ne veut plus vendre que du pneu mais du service numérique lié à ses produits, à l'instar d'autres géants de l'industrie (Samsung, General Electric) dans leur domaine respectif.

L'industriel du pneumatique s'adresse aux gestionnaires de flottes de poids lourds en Europe en leur proposant un pneu "connecté" qui leur promettrait de substantielles économies d'entretien.

Réunis sous la bannière "Michelin Tire Care", ces services visent autant les entreprises de transport routier que les opérateurs d'autobus urbains, gérant des dizaines voire des centaines de véhicules.

Ces sociétés se verront proposer un abonnement pour la gestion et le diagnostic de leurs pneus au moyen d'outils numériques, ce qui va "leur permettre de simplifier la maintenance du poste pneumatique", a expliqué le directeur mondial des produits poids lourd de la firme au Bibendum, Serge Lafon.

Le pneumaticien assure que ces offres, qui coûtent entre un et neuf euros par véhicule et par mois, se traduiront par des économies quatre fois plus importantes pour ses clients.

Michelin vise un million de véhicules équipés en 5 ans

Ces économies proviendront de la surveillance permanente de l'état des pneus (usure, pression, température, kilométrage), à partir de capteurs, dont des puces électroniques d'identification (RFID) enchâssées dans les enveloppes de caoutchouc.

Des outils de diagnostic sont inclus dans l'abonnement. Il sera possible de monter des puces sur des pneus classiques déjà existants.

"Un tiers des pannes des poids lourds sont liés à un incident pneumatique et 90% de ces incidents pourraient être évités avec une bonne surveillance de la pression", dit la firme de Clermont-Ferrand.

Vu l'effet d'échelle et les gains de temps, les économies annuelles atteindraient des centaines de milliers d'euros pour de grosses flottes.

Côté objectifs, M. Lafon a souhaité que dans cinq ans "un million de véhicules dans le monde" soient inclus dans ce programme, qui a été inauguré début 2015 aux Etats-Unis.

Cette offensive dans le numérique suit son offensive comme investisseur direct dans les sites Internet marchands qui vendent des pneumatiques (Popgom et Allopneus).

F.Bergé avec AFP