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Pourquoi Telecom Italia intéresse tant Bolloré et Niel

Vincent Bolloré puis Xavier Niel ont investi dans l'opérateur transalpin. Acteur historique en Italie, numéro 2 du mobile au Brésil, Telecom Italia détient aussi plusieurs médias.

Pourquoi Telecom Italia suscite-t-il l'intérêt concomitant de deux des principaux hommes d'affaires français ? L'irruption de Xavier Niel au capital de l'opérateur italien pose question au moment où Vincent Bolloré, via Vivendi, viennent de monter à hauteur de 20% dans l'opérateur transalpin.

L'autorité boursière italienne (Consob) a confirmé ce vendredi que le fondateur d'Iliad, maison-mère de Free, a pris une "participation potentielle" de 15,143% du groupe italien, via des instruments dérivés, et ce en date du 27 octobre.

Le patron de Telecom Italia, Marco Patuano, a indiqué qu'il "ne pensait pas" que les deux groupes aient agi de concert. "Pour autant que je sache il n'y a pas de lien entre eux", a déclaré Marco Patuano.

Telecom Italia est numéro 2 au Brésil

Ex-détenteur du monopole de la téléphonie fixe sur son marché, Télécom Italia a souffert de la guerre des prix et de la conjoncture.

Mais l'heure est au retournement : l'Italie est sur le point de passer de 4 à 3 opérateurs et beaucoup de chose restent à faire pour rapprocher télévision et télécom. Les offres triple play n'existent pas dans le pays.

Telecom Italia possède aussi les chaînes de télévision La7 et MTV ainsi que virgilio, un portail web qui affiche 6,6 milliards de pages vues par an.

Telecom Italia possède en plus un bel actif à l'étranger, Tim Brasil, le deuxième opérateur mobile du Brésil avec 73 millions d'abonnés et 26,2% du marché. Vivendi a vendu cet été à son concurrent brésilien Vivo (détenu par Telefonica), l'opérateur GVT qu'il possédait.

Bien qu'inattendu, l'intérêt de Xavier Niel pour l'acteur italien rappelle que, depuis des années, il investit dans des opérateurs un peu partout dans le monde. De son côté, Vincent Bolloré connait bien le marché italien et évoque des convergences avec Vivendi qui pourrait se renforcer face à l'irruption du fondateur de Free. Mais sa marge de manoeuvre est faible. Au-delà de 25%, Vivendi devra lancer une OPA. Pas vraiment dans les habitudes du dirigeant de Vivendi.

Simon Tenenbaum édité par F.Bergé