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Pourquoi une majorité de DSI préfère s'en tenir au cloud privé

Avec le cloud privé, les DSI maîtrisent eux-mêmes la sécurité de bout en bout et le fait d’avoir des serveurs physiquement présents dans leurs locaux les rassure.

Avec le cloud privé, les DSI maîtrisent eux-mêmes la sécurité de bout en bout et le fait d’avoir des serveurs physiquement présents dans leurs locaux les rassure. - Pixabay

Cette frilosité face au cloud public, dont la gestion est complètement externalisée, s’explique notamment par deux craintes : une baisse du nombre d’administrateurs réseaux et une moindre sécurité des données.

21% seulement des DSI disent avoir déployé un cloud public, d’après l’étude Cloud Index d’IDC publiée en février 2014. De l’hébergement à distance oui… mais en conservant la main sur leurs serveurs. On le constate souvent, bon nombre de directeurs des systèmes d’information préfèrent s’en tenir au cloud privé. Pourquoi une telle frilosité ?

Maîtriser la sécurité

Les raisons principales tiennent en deux mots : sécurité et effectifs. Une majorité de DSI continue d’associer externalisation de l’hébergement avec risque de perte ou de fuite de données. "Ils veulent maîtriser eux-mêmes la sécurité de bout en bout et le fait d’avoir des serveurs physiquement présents dans leurs locaux les rassure", explique Mikael Robert, consultant indépendant en DevOps Cloud. Cet argument sécuritaire souvent mis en avant s’ajoute à un argument social. "Les DSI craignent une baisse des effectifs dans leurs équipes, car lorsque l’on souscrit à une offre cloud, on a besoin de moins de personnel", précise Arnaud-François Fausse, directeur de département chez Octo Technology. L’adoption du cloud public suppose en effet une réduction du nombre d’administrateurs d’infrastructures employés en interne.

Le coût de migration en jeu

D’autres éléments entrent par ailleurs en jeu telle la nécessité de former les équipes métiers en interne au contrôle des dépenses lorsqu’elles souscrivent directement à une offre de cloud public. Il subsiste aussi une certaine crainte vis-à-vis de nouvelles technologies parce qu’elles sont parfois mal connues… "Il peut y avoir de bonnes raisons à cette réticence face au cloud public", s’écrit Guillaume Plouin, "les technologies mainframe sont difficilement transférables dans le cloud, cela coûte cher". Mais il considère aussi que ne pas aller vers le cloud public, c’est ne pas "vraiment" faire du cloud. "Pour moi, le mot cloud privé a été inventé pour que les DSI puissent dire qu’ils en font, sans en faire vraiment. Le vrai cloud est le cloud public, c’est celui-là qui permet de bénéficier au mieux de l’élasticité des ressources, de la baisse des coûts", confie-t-il. Un discours qui ne trouvera pas forcément écho auprès de tous les DSI. Enfin, pour ceux qui hésitent, reste la solution du cloud hybride, une sorte de juste-milieu. A condition bien sûr, d’avoir suffisamment de lucidité sur ses contraintes et ses besoins pour trouver la combinaison la mieux adaptée à l’entreprise. 

Adeline Raynal