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Le président du Bayern Munich aurait caché 10 millions d'euros en Suisse

Uli Hoeness, ici en 2012, aurait dissimulé 10 millions d'euros en Suisse

Uli Hoeness, ici en 2012, aurait dissimulé 10 millions d'euros en Suisse - -

Uli Hoeness, le président du club bavarois de football, aurait dissimulé 10 millions d'euros, selon Bild, ce dimanche 21 avril. Samedi, l'hebdomadaire Focus avait révélé que le dirigeant du club de football a avoué détenir un compte en Suisse.

Il n'y a pas que Jérôme Cahuzac qui a avoué détenir un compte en Suisse. Samedi 20 avril, l'hebdomadaire allemand Focus avait ainsi révélé qu'Uli Hoeness, le président du Bayern Munich, l'un des plus grands clubs de football au monde, avait avoué détenir, lui aussi, un compte bancaire dans le pays helvétique.

Le dirigeant serait passé aux aveux en janvier dernier. Le parquet de Munich a depuis diligenté une enquête pour vérifier que la confession du dirigeant bavarois était "exacte et complète".

Ce dimanche 21 avril, Bild, important quotidien d'outre-Rhin, affirme désormais que le montant caché par le président du club de football bavarois s'élèverait à 10 millions d'euros. Jusque-là, Uli Hoeness a refusé de divulguer les montants en jeu mais, selon Bild, qui ne cite pas ses sources, Hoeness, aurait déjà payé près de six millions d'euros en arriérés d'impôts.

Le responsable du syndicat des contribuables allemands, Thomas Eigenthaler, estime en se basant sur ce montant que le président du Bayern Munich, qui possède une prospère société de production de saucisses, a sans doute exfiltré au moins 10 millions d'euros de revenus en Suisse.

"Il ne doit pas y avoir de prime à la célébrité", prévient le chef de l'opposition

Uli Hoeness souhaitait régulariser sa situation dans le cadre d'un accord de double imposition négocié l'année dernière entre la Suisse et l'Allemagne pour lutter contre la fraude fiscale, qui lui aurait permis d'être blanchi en s'acquittant d'une seule pénalité, mais l'opposition sociale-démocrate (SPD) a torpillé cette mesure.

Peer Steinbrück, chef de file du SPD et rival de la chancelière Angela Merkel pour les législatives de l'automne, en a d'ailleurs profité pour dénoncer ceux qui, comme Hoeness, espéraient s'en tirer "anonymement et être amnistiés a posteriori"."Il mérite d'être traité comme le prévoit un Etat de droit (...) Il ne doit pas y avoir de prime à la célébrité", a-t-il déclaré à la télévision régionale SWR.

Un modèle de vertu auto-désigné

Par ailleurs, Uli Hoeness a donné l'occasion rêvé à ses détracteurs de le tacler (verbalement) Cette affaire survient alors que le président du Bayern s'est par plusieurs fois fait le chantre de l'honnêteté.

Il plaide, par exemple, en faveur du "fair-play" financier prôné par l'UEFA , pour pénaliser les clubs qui construisent leur succès sur des montagnes de dettes, notamment espagnols et anglais.

La presse allemande s'en donnait d'ailleurs à cœur joie, rappelant toutes les fois où le patron du Bayern a clamé haut et fort dans des interviews son intégrité."Je sais bien que c'est idiot, mais je paie mes impôts au prix fort", avait-il par exemple déclaré à Bild en 2005.

J.M. avec AFP