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Transports

Prise d'otages en Australie: Uber quadruple ses tarifs

Uber demandait 67 euros pour faire moins de dix kilomètres pour inciter plus de chauffeurs à prendre la route.

Uber demandait 67 euros pour faire moins de dix kilomètres pour inciter plus de chauffeurs à prendre la route. - Uber

Le service de VTC demandait 100 dollars australiens aux habitants de Sydney cherchant à quitter la ville. Devant l'indignation des utilisateurs, Uber a annoncé que ces courses seraient remboursées.

La loi de l'offre et de la demande poussée à son paroxysme. En pleine prise d'otages dans le quartier des affaires de Syndey, alors que le centre-ville pourrait être piégé par quatre bombes, la compagnie de VTC Uber demandait 100 dollars, soit plus de quatre fois son prix habituel, pour sortir les habitants de la zone.

Le site Mashable publie des captures d'écran d'iPhone de l'application, qui indiquent bien que le prix est de 100 dollars minimum, soit 67 euros, pour une course d'un peu plus de 10 kilomètres. "Il y a une demande sans commune mesure! Les prix sont en hausse pour que des chauffeurs Uber se mettent sur la route", explique le texte de l'application.

Une méthode "automatisée", selon Uber Sydney

C'est bien le principe de base derrière Uber: augmenter le prix quand il y a trop de demande, pour inciter les chauffeurs à se rendre dans des quartiers où ils effectueraient des profits plus importants.

Mais quand la méthode implique que certains utilisateurs n'ont plus les moyens de quitter une ville sous le coup d'une attaque terroriste, elle ne passe pas vraiment auprès des utilisateurs.

Les réactions ont poussé la compagnie à faire machine arrière, et à affirmer sur les réseaux sociaux que sa méthode pour fixer les prix était "automatisée".

Si les chauffeurs Uber seront bien payés quatre fois plus que d'habitude, pour les inciter à se rendre dans le quartier des affaires, les passagers n'auront pas à payer leurs courses. Ceux qui ont déjà déboursés 100 dollars seront remboursés, selon un communiqué publié sur le site du groupe.

Pas sûr que la méthode suffise à réparer ce mauvais coup de publicité: sur Twitter, des utilisateurs du monde entier continuent de s'insurger de la hausse des prix. "Uber sait clairement comment être au coeur de l'actualité pour les mauvaises raisons", estime un utilisateur indien.

Uber multiplie les faux pas

Il ne s'agit pas du premier faux pas dans la communication d'Uber. Le mois dernier, un dirigeant de l'entreprise avait évoqué la possibilité d'espionner les journalistes qui critiquaient son groupe. En Inde, le service a tout bonnement été interdit, après la mise en cause d'un chauffeur Uber dans une affaire de viol.

En France, le premier groupe de VTC mondial a connu un nouveau revers, ce lundi matin. Le gouvernement a annoncé que son service Uberpop, entre VTC et covoiturage, serait illégal à partir du 1er janvier, après une opération escargot d'une centaine de taxis à Paris. Un juge espagnol a pris une décision similaire la semaine dernière.

Joseph Sotinel