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Transports

Le prix des plaques des taxis parisiens s'effondre

Avant de prendre le volant, les chauffeurs de taxis doivent acheter une licence qui leur donne droit à certaines prérogatives.

Avant de prendre le volant, les chauffeurs de taxis doivent acheter une licence qui leur donne droit à certaines prérogatives. - -

Précieux sésame pour pouvoir exercer le métier de chauffeur de taxi, les plaques professionnelles se monnayaient jusqu'à 240.000 euros en région parisienne. Mais en près d'un an, leur prix a chuté de 25%, en raison de la concurrence des VTC selon les taxis.

Le cours des licences de taxis est en chute libre en région parisienne. Alors qu'elles se monnayaient à prix d'or, jusqu'à 240.000 euros, leur prix est en recul constant affirment les taxis. Selon les chiffres compilés par les syndicats professionnels à partir des données de la Prefecture de Police, leur prix a chuté de 25% depuis janvier 2013, indique Le Figaro de ce 2 mai. "Rien qu'en février, le prix de la licence a chuté de 11%", annonce Yann Ricordel, directeur général des taxis Bleus au quotidien.

Cette baisse inquiète les professionnels qui se sont lourdement endettés pour obtenir une licence et espéraient la revendre à bon prix, notamment lors de leur départ en retraite.

La crise économique explique en partie cette chute. Mais les professionnels y voient surtout les conséquences de la concurrence de plus en plus forte des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). Car, sans avoir à supporter cette contrainte réglementaire, ces nouveaux venus viennent rogner sur les prérogatives des taxis.

Ces derniers les accusent par exemple de prendre des clients à la volée ou bien de stationner dans les endroits qui leur sont réservées, tels que les aéroports.

L'Etat ne rachètera pas les licences

Les conclusions de la mission de médiation dirigée par le député PS Thomas Thévenoud, afin de trouver une issue au conflit entre les taxis et les VTC, ont aussi eu une incidence, et pas forcement dans le bon sens comme prévu. Nordine Dhamane, de Force Ouvrière a noté une baisse des ventes depuis ce rapport, mais il souligne aussi la volatilité du cours.

"En d'autres temps, pendant la guerre d'Irak par exemple, les prix avaient nettement baissé à cause des craintes sur la sécurité qui avaient limité les voyages aériens" confie-t-il au Figaro.

Mais surtout le rapport Thévevoud a coupé court à l'une des revendications des professionnels qui envisageaient que l'Etat rachète leurs licences. Une opération qui est évaluée à 4,5 milliards d'euros. Le député a indiqué "que ce n'était pas le moment" sur RMC le 24 avril.

En tout cas, le nombre de licences délivrées ne devraient pas être augmentée, autre facteur qui auraient pu accentuer encore la chute des prix. A Paris, près de 18.000 taxis sont officiellement répertoriés un chiffre suffisant selon le député PS, puisqu'il est complété par près de 3.000 VTC.

C.C.