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Toyota arrêtera de vendre du diesel en Europe en 2018

Didier Leroy, vice-président monde de Toyota.

Didier Leroy, vice-président monde de Toyota. - Philippe Huguen - AFP

Le constructeur automobile Toyota, pionnier des motorisations hybrides essence-électrique, ne vendra plus de voitures diesel en Europe à partir de la fin de cette année, a annoncé l'entreprise lundi à Genève.

"Nous ne développerons plus le diesel pour nos voitures particulières" et cette technologie sera "progressivement arrêtée en 2018" sur le marché européen, a déclaré Johan van Zyl, président de Toyota Europe, à la veille de la première journée presse du salon automobile de Genève.

"Nous ne vendrons plus" de voitures particulières diesel en Europe "à partir de fin 2018", a précisé Didier Leroy, vice-président du groupe japonais au niveau mondial.

Le diesel, qui représentait en 2017 près de 15% des ventes européennes de Toyota, contre 30% en 2012, sera cependant maintenu en Europe pour les utilitaires du constructeur japonais. Cette technologie restera également présente dans des voitures du groupe "sur d'autres marchés" que l'Europe.

Toyota n'investit plus dans le diesel depuis 2011

Inquiets des projets d'interdiction qui menacent les motorisations diesel dans plusieurs villes, les automobilistes européens se détournent massivement du diesel et les ventes de ces motorisations sont en très net recul en Europe depuis plusieurs années.

Toyota est en revanche portée par l'envol des ventes de ses modèles hybrides (+45% l'an dernier en Europe), dont il est perçu comme un spécialiste pour avoir investi en pionnier dans ce domaine il y a plus de 20 ans. Ces motorisations mixtes essence-électrique représentent désormais quatre immatriculations sur dix de la marque en Europe, et même six sur dix en France.

Toyota veut continuer à mettre l'accent sur cette technologie et veut aussi développer des voitures 100% électriques. Avec cette sortie du diesel en Europe, Toyota "reste cohérent" avec la stratégie à long terme de l'entreprise, a estimé Didier Leroy.

"En 2011 nous avions déjà commencé à anticiper le fait que nous ne devrions plus allouer de ressources au développement de petits moteurs diesel", a-t-il dit. Ces décisions avaient été prises "avant le scandale" du diesel, affirme Didier Leroy, en référence à l'affaire des moteurs truqués de Volkswagen révélée en 2015.

Des voitures plus chères aux États-Unis

Un peu plus tôt, le constructeur a en outre évoqué les mesures protectionnistes qu'envisage de prendre les États-Unis. Il n'y aurait "pas de gagnants" si Donald Trump mettait en oeuvre ses projets de taxes douanières sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, a déclaré lundi à Genève Didier Leroy, numéro deux de Toyota.

"Si des droits de douanes étaient mis en place, cela ferait augmenter les prix, et ce serait au consommateur de payer le prix, donc je ne pense pas qu'il y ait de gagnants dans ce scénario", a déclaré Didier Leroy, vice-président Monde de Toyota, à la veille de la première journée presse du salon automobile de Genève.

Si les décisions protectionnistes comme celles de Donald Trump "peuvent plaire à une certaine frange de la population", "il y a toujours quelqu'un qui paye la note", a déclaré Didier Leroy. "À la fin, c'est le client qui paye sa voiture plus cher", a-t-il ajouté.

N.G. avec AFP