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PSA: le désengagement de la famille Peugeot serait-il une bonne nouvelle?

PSA ne se porterait pas forcément mieux sans la famille Peugeot

PSA ne se porterait pas forcément mieux sans la famille Peugeot - -

La famille Peugeot serait prête à réduire sa participation au capital du constructeur et à en céder le contrôle, selon des informations de Reuters, qui ont dopé le cours de Bourse. Si la nouvelle était confirmée, elle ne serait pas forcément bonne pour le groupe.

La famille Peugeot va-t-elle quitter le navire PSA? Selon des informations rapportées par l'agence Reuters, qui cite plusieurs sources proches du dossier, elle envisagerait de céder le contrôle du groupe automobile à son allié General Motors (GM). En échange, elle chercherait à convaincre GM de renforcer l'alliance entre les deux groupes, et d'injecter de nouveaux fonds.

Pour le moment, aucune confirmation n'est venue du côté de PSA. Seul effet immédiat: le cours de Bourse du constructeur a gagné plus de 4% à Paris. La famille pourrait, en effet, réduire la voilure au niveau de sa participation, en passant sous les 33% des droits de votes (contre 38% actuellement).

Un problème de visibilité pour le groupe

Pourtant, le désengagement de la famille Peugeot n'est pas forcément une bonne nouvelle pour le constructeur. "Il est difficile de dire si une baisse de la participation de la famille Peugeot serait une bonne chose. La question est d'avoir une vraie visibilité sur les remplaçants de la famille au capital du constructeur", explique Pierre Bergeron, analyste du secteur automobile chez Société Générale.

"Dans le secteur automobile, on aime les actionnaires de long terme, ce qui est le cas des actionnaires familiaux qui apportent de la stabilité et participent aux émissions de capital" ajoute-t-il, rappelant que des groupes tel que Fiat ou Volkswagen sont dans une telle situation.

"A l'inverse les fonds de private equity (capital investissement, ndlr, des actionnaires de moins long terme) sont plus problématiques", précise-t-il.

L'analyste s'étonne toutefois d'un renforcement de General Motors dans le capital de PSA. "On pouvait penser que GM n'était pas prêt à s'impliquer davantage puisque l'entreprise avait dû déprécier sa participation dans le capital de PSA (7%) fin 2012". Selon lui, cette dépréciation s'est faite dans une fourchette de 40 à 50%.

Une période toujours difficile pour PSA

En revanche, le désengagement de la famille Peugeot n'est pas si surprenant. "La holding qui gère les participations familiale a déjà montré sa volonté de diversifier ses investissements en réduisant notamment sa présence dans l'automobile", explique-t-il.

La perte de contrôle de la famille Peugeot interviendrait, par ailleurs, à un moment où le constructeur peine à relever la tête après une année 2012 calamiteuse. Les ventes en Europe ne cessent de dégringoler (-13,9% au premier semestre 2013) alors qu'il s'agit du principal marché du groupe. Rappelons également que PSA brûle chaque mois 100 millions d'euros d'argent frais...

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Julien Marion