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PSA-FCA: à quelle étape de la fusion en est-on?

Louis Gallois, président du Conseil de surveillance de PSA, a fait le point à l'antenne de BFM Business sur les longues procédures qui attendent les deux entreprises avant leur fusion.

Annoncée en octobre dernier, la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler (FCA) poursuit son parcours d'obstacle. En décembre, les deux groupes ont signé un protocole d'accord qui lance les grandes manœuvres. Sur le plateau de "12H, l'Heure H" ce lundi sur BFM Business, Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA, a fait un premier point d'étape sur cette "affaire considérable" qui "va créer un groupe de 170 milliards d'euros" normalement en début d'année prochaine.

"Les décisions ont été prises des deux côtés pour aller à cette fusion, il faut maintenant obtenir les autorisations de Bruxelles (et les) autorisations américaines" explique Louis Gallois.

D'un côté, l'Union européenne va donc se pencher sur la faisabilité du dossier. Ces dernières années, la Commission européenne s'est montrée frileuse sur les alliances entre géants européens qui pouvaient gêner la libre concurrence sur le continent. Mais l'échec de la fusion entre Siemens et Alstom a créé une nouvelle pression politique pour assouplir cette doctrine. "Nous pensons que nous avons le bon dossier pour Bruxelles" assure Louis Gallois. "Nous ne pensons pas qu'il y ait de concessions importantes" mais "des ajustements" que les deux groupes sont prêts à faire.

Feu vert américain, feu vert de Wall Street...

De l'autre côté de l'Atlantique, c'est le CFIUS (Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis) qui doit donner son aval puisque FCA est une entreprise italo-américaine. Un des obstacles était la présence de l'actionnaire chinois de PSA Dongfeng au conseil d'administration du futur groupe. Une présence qui aurait entraîné le véto de Donald Trump. "La présence d'un actionnaire chinois ne parait pas être un obstacle. D'autres constructeurs ont un actionnaire chinois" souligne Louis Gallois. C'est la présence au conseil d'administration qui "posait un problème" indique-t-il. Or, les Chinois "ont accepté de diminuer leur participation pour être en-dessous du seuil où on a accès au conseil." Tout comme pour Bruxelles, il faudra attendre plusieurs mois avant d'avoir la réponse du CFIUS.

Autre étape, celle de la Bourse puisque la future entité sera cotée à Wall Street. "Il y a toutes les procédures de cotation à New York d'une nouvelle société. Donc ce sont des procédures qui vont être longues" prévient Louis Gallois.

Une longueur qui rend la situation très particulière pour les deux constructeurs. "Pendant cette période, nous n'avons pas le droit de faire un certain nombre de choses avec Fiat-Chrysler puisque nous sommes toujours concurrents et nous ne savons pas quelles sont les positions prises par les autorités qui doivent approuver cette opération. Donc, nous sommes à la fois au travail mais avec des avocats pour être bien sûr que nous ne franchissons pas la ligne" souligne le président de PSA.

Thomas Leroy