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Transports

PSA: comment le groupe va se transformer

Carlos Tavares (à gauche) succèdera à Philippe Varin (à droite) à la tête du groupe dès le 31 mars.

Carlos Tavares (à gauche) succèdera à Philippe Varin (à droite) à la tête du groupe dès le 31 mars. - -

Le groupe automobile a levé le voile, ce mercredi 19 février, sur les modalités de l'augmentation de capital qui va voir l'arrivée de Dongfeng et de l'Etat français. PSA va aussi changer de patron et un plan stratégique sera présenté en avril.

PSA change de visage. Ce mercredi 19 février, le groupe automobile a mis fin à un suspense long de plusieurs mois en annonçant, à l'occasion de ses résultats annuels, les modalités de son augmentation de capital qui doit lui permettre de renforcer sa structure financière et s'internationaliser davantage.

Cet important virage pour le groupe s'accompagne de nombreux changements concernant la stratégie de l'entreprise, sa banque PSA Finance, ou encore sa direction.

> Une augmentation de capital de 3 milliards d'euros

PSA a officialisé l'entrée dans son capital de l'Etat français et de son partenaire chinois Dongfeng avec lequel il possède plusieurs joint-ventures en Chine. Ces deux nouveaux actionnaires détiendront 14% du capital et injecteront 800 millions d'euros chacun. Une opération saluée à la fois par Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici, ce mercredi.

Dans le courant de l'année, une autre augmentation de capital, réservée elle aux salariés de l'entreprise, sera également opérée "afin de les associer au redressement du groupe" selon PSA.

> Des engagements de la part de PSA

Pierre Moscovici a assuré ce matin que la prise de participation de l'Etat dans PSA constitue "un investissement avisé et stratégique".

Il a rappelé les engagements pris par le groupe dans le cadre des accords de compétitivité signés en octobre: "il y a un accord industriel qui implique qu'il n'y aura pas de fermeture d'usine, un million de véhicules produits en France d'ici 2016, des investissements à hauteur de 1,5 milliard d'euros et 75% de la recherche et développement de PSA qui va rester en France".

> PSA Finance va créer une coentreprise avec Santander

Le constructeur automobile est entré en négociation exclusive avec Santander Consumer Finance (SCF), la filiale de crédit à la consommation de l'espagnol Santander, pour créer une coentreprise détenue à parts égales par SCF et PSA Finance, la banque de PSA.

Cet accord devrait être finalisé d'ici à 2015 et permettra à PSA Finance de ne plus avoir besoin de la garantie de l'Etat pour se refinancer. En outre, PSA estime que cette manœuvre devrait lui permettre de faire remonter 1,5 milliard d'euros de cash d'ici à 2018.

> Carlos Tavares prend les commandes dès avril

PSA l'a confirmé. Carlos Tavares, ex-numéro 2 de Renault et actuel membre du directoire de PSA, prendra dès le 31 mars la tête de PSA, en lieu et place de Philippe Varin. Il avait été recruté fin 2013 dans cette optique. Avant cette échéance, Carlos Tavares "assurera les responsabilité des opérations du groupe", explique PSA dans un communiqué.

> Un plan "Back in Race"

Philippe Varin a indiqué que le groupe automobile va présenter en avril un nouveau plan stratégique qui aura pour nom "Back in Race" ("De retour dans la course"). Carlos Tavares, le futur numéro un de l'entreprise, donnera les détails de ce plan. Il en a, ce mercredi, déjà livré certains éléments, en prenant la parole à la fin d'une conférence de presse.

Il a ainsi indiqué vouloir accélérer la mondialisation du groupe et renforcer le développement de la marque DS, dont il estime qu'elle pourra jouir d'une plus grande autonomie, comme Peugeot et Citroën.

> Le conseil de surveillance présidé par un membre indépendant

L'arrivée de Dongfeng et de l'Etat français au capital vont bouleverser le conseil de surveillance du groupe. PSA explique que ce conseil "serait présidé par un membre indépendant". On comprend aisément que Thierry Peugeot, qui assurait jusque-là la présidence de ce conseil, devrait sauf surprise perdre son poste.

Pour le remplacer, le nom de Louis Gallois, déjà membre de ce conseil de surveillance, revient avec insistance. Philippe Varin a, lui, indiqué, dans une interview au Monde daté du 20 février qu'il ne briguera pas ce poste.

En outre, le conseil de surveillance de PSA sera désormais composé de six membres indépendants et de deux membres pour chacun des trois actionnaires de référence à savoir l'Etat, la famille Peugeot et Dongfeng. Les salariés seront également représentés par deux membres.

> Faurecia reste dans le giron de PSA

En conférence de presse, Philippe Varin a déclaré qu'"il n'y a pas de changement de notre position par rapport à Faurecia, nous allons garder le contrôle de cette société". Faurecia est un équipementier automobile dont PSA détient 51,70%. Des notes d'analystes et des rumeurs ont plusieurs fois évoqué la possibilité, pour PSA, de vendre cette filiale, afin de se renflouer.

Julien Marion