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PSA: “le cost-killer” Carlos Tavares arrive à la tête du groupe

Carlos Tavares veut également renouveler la gamme de PSA.

Carlos Tavares veut également renouveler la gamme de PSA. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

L'ex-numéro deux de Renault va officiellement devenir le président du directoire de PSA ce lundi 31 mars. S’il compte surtout accentuer les différence entre les marques du groupe, de nouvelles économies sont aussi à prévoir.

Carlos Tavares va devenir, lundi 31 mars, le numéro un de PSA. Ce transfuge de Renault, où il était l'ex-bras droit de Carlos Ghosn, va remplacer Philippe Varin en tant que président du directoire du groupe.

Contrairement à ce dernier, qui venait de la sidérurgie (Péchiney, Corus), Tavares est un pur produit de l’automobile et dirige même une équipe de course, baptisée Clementeam Racing, en référence au nom de sa fille.

Il mettra ainsi à profit sa connaissance du milieu pour poursuivre le redressement de PSA qui a encore perdu 2,3 milliards en 2013 après 5 milliards en 2012, mais dont les ventes commencent timidement à se reprendre.

S’il ne livrera qu’à la mi-avril les détails de son plan stratégique “Back in the Race” (“de retour dans la course”), Carlos Tavares avait déjà fourni quelques indices sur ses intentions.

DS va devenir une marque autonome

Il expliquait ainsi à BFM Business en février dernier, en marge du salon de Genève, qu’il compte, à terme, rendre la marque DS, autonome. “Le groupe PSA a maintenant trois marques (...) la stratégie est donc de faire en sorte que la différenciation des marques soient plus marquées qu'elle ne l'a été autrefois”, expliquait-il.

Selon Bloomberg, il compte également investir 5 milliards d’euros en recherche et développement pour revoir la gamme du groupe.

Ensuite, Carlos Tavares traîne avec lui une réputation de cost-killer (“tueur de coût”), ce qui va l’amener à chasser les économies et à rationaliser la production. Il a déjà fait part de son intention de recentrer le groupe sur un nombre plus restreint de modèles, et de rechercher au maximum les synergies.

PSA devrait surtout développer des économies de structures. "Il faut autant optimiser le management dans les usines que l'approvisionnement, en qualité et en coût", expliquait Tavares début mars, selon des propos rapportés par l’Usine nouvelle.

Vers de nouveaux plans d'économies?

Le nouveau numéro un de PSA ne devrait, en revanche, pas fermer de site, puisqu’il respectera l’accord de compétitivité signé par son prédecesseur Philippe Varin, qui prévoit aucune usine sacrifiée en France avant la fin 2016. Mais ensuite ?

Carlos Tavares n’exclut pas un nouveau plan d’économies. "Nous verrons en 2016, si nous avons l'opportunité d'aller au-delà, pourquoi s'arrêter ? Je ne suis pas du genre à m'arrêter à l'objectif simplement parce qu'il a été atteint”, prévenait-il le 3 mars dans le cadre d’un entretien accordé à Reuters.

Par ailleurs, le nouveau patron de PSA devra composer avec l’Etat, qui, avec désormais 14% du capital du constructeur, aura son mot à dire en cas de décision impliquant des mesures d’économies.

Julien Marion