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PSA: l'Etat et le chinois Dongfeng vont-ils entrer au capital?

PSA semble toutefois se rapprocher de plus en plus de Dongfeng...

PSA semble toutefois se rapprocher de plus en plus de Dongfeng... - -

Selon Reuters, le constructeur automobile français compte lever 3 milliards d'euros, via une augmentation de capital qui serait souscrite par l'Etat et le groupe chinois Dongfeng. La famille Peugeot accepterait de voir son contrôle se dissoudre.

Le dossier PSA n'en finit plus de soulever les interrogations. Ce samedi 12 octobre, Reuters est venue ressusciter toute une série de rumeurs concernant le constructeur automobile.

Selon l'agence de presse britannique, qui cite "des sources proches du dossier", PSA procéderait à une augmentation de capital de 3 milliards d'euros. Dongfeng et l'Etat français y prendraient part à 50% chacun (soit 1,5 milliard).

De fait, l'Etat et le constructeur automobile chinois auraient alors 20 à 30% du capital de l'entreprise, dont la capitalisation boursière est actuellement de 4,4 milliards d'euros.

PSA botte en touche

"La famille Peugeot laisserait au passage sa participation se diluer à nouveau, et renoncerait à contrôler l'entreprise qu'elle a fondée deux siècles plus tôt", écrit Reuters. L'agence précise également que cette levée de fonds accompagnerait un élargissement de la coentreprise actuelle entre PSA et Dongfeng à d'autres technologies du groupe français et à d'autres marchés de la région Asie, alors que cette joint-venture est actuellement centrée sur la Chine.

"PSA confirme étudier de nouveaux projets de développement industriel et commercial avec différents partenaires, ainsi que les modalités de financement qui les accompagneraient", a déclaré un porte-parole du groupe, interrogé par Reuters. "Aucun de ces projets n'est à maturité à ce stade", a-t-il ajouté.

De son côté, Bercy, contacté par BFMbusiness.com, n'a pas souhaite faire de commentaires. "Nous suivons la situation de PSA avec attention", précise-t-on toutefois, en raison de la garantie de l'Etat accordée à PSA Finance, la banque du groupe.

Dongfeng, une piste qui s'affirme

Ces informations sont à prendre avec précaution. Il est vrai que la piste Dongfeng s'est renforcée ces derniers jours. Les médias chinois, Le Parisien et même le Financial Times ont évoqué une participation du constructeur chinois au capital de PSA qui pourrait s'élever à 30%. Plus officiellement, Philippe Varin, le président du directoire de PSA, avait confirmé le 28 septembre, que le groupe cherche à renforcer son partenariat avec Dongfeng.

Il était resté muet sur une quelconque prise de participation du Chinois dans le capital de la société. "Aujourd'hui notre travail avec Dongfeng est industriel", soulignait-il laconiquement.

La participation de l'Etat, un serpent de Mer

La dilution du pouvoir de la famille Peugeot ne serait pas impossible. Mais, en juin dernier, Reuters rapportait une information similaire, comme quoi la famille envisagerait de céder le contrôle du groupe à General Motors, le partenaire de PSA. Une source proche de la famille expliquait alors à BFM Business que cette dernière n'avait nullement l'intention de faire de la sorte.

Enfin l'entrée de l'Etat dans le capital de PSA est un véritable serpent de mer qui s'était fait plus insistant fin 2012, lorsque le gouvernement avait accepté de voler au secours de PSA Finance. On imaginait alors une prise de participation qui serait venue en contrepartie de ce sauvetage. Il n'en avait rien été. En février dernier, Bercy, avait mis un peu plus à mal cette hypothèse, en affirmant qu'une entrée de l'Etat au capital de PSA n'était pas "à l'ordre du jour".

Julien Marion