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Pourquoi PSA ouvre un livret d'épargne

PSA compte diversifier ses sources de financement

PSA compte diversifier ses sources de financement - -

Le constructeur automobile a, comme Renault, décidé de lancer son livret d’épargne, jeudi 7 mars, visant 400 millions d’euros d’encours pour 2013. Cette décision doit lui permettre de diversifier et solidifier ses financements.

Un an après, PSA imite Renault. Le constructeur automobile a présenté, jeudi 7 mars, son livret d’épargne, géré par PSA Finance, la banque du constructeur qui accorde des prêts aux clients et aux concessionnaires du groupe.

Dans les faits, ce livret ressemble à bien des égards à celui de Renault Crédit International (RCI), la banque du groupe dirigé par Carlos Ghosn.

PSA Finance a choisi de le baptiser "Distingo" quand celui de Renaut, lancé en février 2012, porte le nom de "Zesto". La rémunération de ce livret, un taux brut de 2,30% après une offre de lancement à 5,50%, est sensiblement la même que celle de "Zesto".

Pour se différencier, PSA assure que cette manne servira "à financer l’économie réelle", c’est-à-dire les concessionnaires et les clients de PSA, a expliqué à la presse Jean-Baptiste de Châtillon, directeur financier de PSA Peugeot Citroën. PSA vise 400 millions d’euros d’encours pour 2013 sur ce livret.

Le succès de Renault

Les bons chiffres de "Zesto" ont probablement poussé PSA Finance à passer à l’acte. En 2012, le livret de RCI a permis de glaner 893 millions d’euros d’encours, soit bien plus que ce que Renault espérait (750 millions). Fort de ce succès, la marque au losange a d’ailleurs décidé d’étendre sa collecte d’épargne au marché allemand.

Mais le choix de PSA Finance est également dicté par une volonté: celle de diversifier son financement. Jean-Baptiste de Châtillon a, certes, tempéré cet enjeu: l'épargne collecté via ce livret "ne sera qu'une contribution très minoritaire dans le bilan de la banque", a-t-il affirmé.

Il n’empêche qu’en ouvrant ce livret, PSA Finance choisit clairement de renforcer son modèle de financement. La banque, qui ne collectait pas de dépôts jusqu’ici, fait actuellement l’objet d’un sauvetage de l’Etat, qui a décidé de lui accorder sa garantie, à hauteur de 7 milliards d'euros, pour qu'elle puisse financer ses emprunts sur les marchés.

"Un soutien auprès des agences de notation"

PSA Finance devait emprunter à des taux plus élevés depuis que Moody’s avait dégradé sa maison-mère en octobre 2012. Sans dépôts, la banque n’avait recours qu’aux marchés et aux banques pour assurer son refinancement, ce qui la rendait très dépendante de la situation financière de sa maison-mère.

En ouvrant ce livret, PSA veut donner des gages. "Pour les constructeurs, la diversification des financements est un soutien pour les notations auprès des agences", explique à BFMBusiness.com Pierre Bergeron, analyste crédit spécialiste du secteur automobile à la Société Générale.

D’autant plus que cette manne constitue une base plus solide que des emprunts sur les marchés: "ces dépôts bancaires ont avantage: ils sont stables dans le temps et n’ont pas de maturité, au contraire de la dette sur le marché", poursuit Pierre Bergeron. PSA serait ainsi en train de sécuriser une partie de son financement.

Julien Marion