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Transports

PSA produira en France ses moteurs électriques avec le japonais Nidec

L'objectif de PSA est de se réapproprier la maîtrise et une partie de la valeur ajoutée d'un élément clé des véhicules hybrides et électriques.

L'objectif de PSA est de se réapproprier la maîtrise et une partie de la valeur ajoutée d'un élément clé des véhicules hybrides et électriques. - Daniel Roland-AFP

PSA et Nidec Leroy-Somer, s'associent dans les moteurs électriques. Ils investissent 220 millions d'euros dans une coentreprise qui produira les futurs moteurs électriques dans l'usine lorraine de PSA à Trémery.

PSA ne veut plus dépendre de partenaires externes pour la conception et la fabrication des futurs moteurs électriques de ses véhicules. Le constructeur automobile va concevoir et produire en France ses propres moteurs électriques à partir de 2022 en partenariat avec le japonais Nidec. Celui-ci a racheté à l'Américain Emerson, l'industriel français Leroy-Somer, en 2016. L'alliance sera concrétisée par une coentreprise à 50-50 dans laquelle les deux partenaires investiront chacun 220 millions d'euros.

Ce partenariat industriel rouvre en fait un chapitre d'une alliance ancienne qui avait vu le spécialiste français du moteur électrique et de l'alternateur, Leroy-Somer (basé à Angoulême) coopérer dans les années 1990 avec PSA sur des versions électriques des Peugeot 106 et Citroën AX et Saxo.

La coentreprise emploiera une centaine d'ingénieurs en R&D

Vingt ans plus tard, la coentreprise avec Nidec, désormais premier constructeur mondial de moteurs de précision, sera basée en France où elle concevra et fabriquera des équipements pour l'hybridation légère, l'hybride rechargeable et le 100% électrique. L'activité de R&D sera basée à Carrières-sous-Poissy et le site de production sera l'usine de moteurs essence et diesel de Trémery (Moselle). Mais il faudra attendre 2022 pour voir sortir les premiers moteurs électriques des chaînes de production.

La joint-venture emploiera "un peu moins d'une centaine d'ingénieurs" en France pour la R&D. La production pourrait représenter autour de 400 emplois. Ces besoins seraient satisfaits par des redéploiements au sein du groupe PSA.

En 2023, les voitures de PSA seront "électrifiées" à 80%

Avec cette alliance, l'objectif du constructeur automobile est de se réapproprier la maîtrise, et une partie de la valeur ajoutée, d'un élément clé des véhicules hybrides et électriques, promis à un essor inexorable ces prochaines années sous l'effet de normes environnementales de plus en plus contraignantes.

Le deuxième constructeur européen (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall), qui dispose déjà d'une gamme réduite de véhicules électriques, ne produit pas encore ces motorisations et s'approvisionne pour l'instant auprès de fournisseurs extérieurs comme la coentreprise Valeo Siemens eAutomotive. C'est d'ailleurs ce qu'il prévoit encore de faire pour les nouveaux véhicules électrifiés qu'il doit lancer à partir de 2019.

80% des véhicules de PSA du groupe devraient offrir "une solution électrifiée" d'ici 2023, en incluant les différentes formes de motorisations hybrides ou 100% électriques. 

Frédéric Bergé avec AFP