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PSA tente de boucler au plus vite son alliance en Iran

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- - Des employés d'une usine Peugeot en Iran en 2008. PSA a quitté le pays en 2012.

Le constructeur automobile espère finaliser prochainement l'accord pour créer une coentreprise avec le partenaire iranien historique de Peugeot, longtemps leader sur ce marché. Mais les discussions s'avèrent compliquées.

PSA tente de revenir sur un marché où il était autrefois roi. Depuis son arrivée en Iran en 1978, la marque Peugeot y avait détenu jusqu'à 30% de part de marché, et était le leader incontestable. Mais en 2012, en raison de l'alliance nouée avec son partenaire américain General Motors, le groupe avait été contraint de se retirer afin de respecter les sanctions économiques décrétées par Washington.

La levée des sanctions annoncée cette année redonne l'espoir au groupe français de revenir sur cet ancien territoire conquis. Et depuis plusieurs mois, le groupe tricolore négocie avec Saipa, partenaire historique de Citroën en Iran, mais surtout Iran Kohdro, celui de Peugeot pour créer des coentreprises.

"D'emblée, nous avons mis sur la table un autre mode de relation, précise Jean-Christophe Quémard. Nous proposons le même modèle que celui de nos partenariats chinois, à savoir une coentreprise détenue à 50/50, un transfert de technologie ou notre savoir-faire dans le domaine de l'industrialisation", explique au Figaro ce vendredi 23 octobre Jean-Christophe Quémard, responsable de la zone Afrique et Moyen Orient chez PSA.

Mettre la pression

Seulement voilà, si bon nombre de Peugeot roulent dans les rues de Téhéran, les discussions traînent en longueur. En partie parce que l'Iran n'a guère apprécié de voir le groupe français se retirer du marché il y a trois ans. "J’observe les difficultés. On est attaqués parce qu’on en est partis. Il y a des articles de presse très agressifs à notre égard", affirmait ainsi Carlos Tavares, le président du directoire de PSA à Challenges.

Selon le site du magazine économique, le constructeur français commence sérieusement à perdre patience, et pourrait ainsi révéler publiquement l'état des négociations pour faire pression sur Téhéran.

Jean-Christophe Quémard, qui a multiplié les déplacements en Iran ces derniers mois afin de tenter de faire avancer le dossier, tient officiellement un discours plus feutré. Le groupe sait ainsi "qu'il doit faire plus d'efforts, car le traumatisme en Iran a été à la hauteur de la part de marché de PSA dans le pays", affirme-t-il, toujours au Figaro.

Et surtout d'ajouter que "nous sommes prêts à signer un accord, précise. ma visite du président Rohani en France (prévue pour la mi-novembre, ndlr) devrait permettre d'accélérer les choses".

Dans tous les cas, PSA va devoir aller vite sur cet accord car la concurrence affute ses armes pour conquérir ce marché. Avec en premier lieu Renault qui affiche de grosses ambitions et, selon le Wall Street Journal, tente même d'entrer dans le capital de la société Pars Kohdro.

J.M.