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Publicis: les actionnaires approuvent le salaire du patron

Le président du directoire Maurice Levy veut légitimer sa rémunération après le scandale suscité en 2012

Le président du directoire Maurice Levy veut légitimer sa rémunération après le scandale suscité en 2012 - -

Lors de l'assemblée générale, qui s'est tenue mercredi 29 mai, les actionnaires ont été consultés sur la rémunération du président du directoire Maurice Levy.

Mise à jour mercredi 29 mai: la résolution sur la rémunération de Maurice Levy a été adoptée à 78,8% des voix.

C'est une première en France. Mercredi 29 mai, lors de l'assemblée générale de Publicis, les actionnaires vont voter sur la rémunération des patrons de l'agence, Maurice Levy et Elisabeth Badinter.

L'agence de publicité a décidé d'organiser un tel vote, alors que le droit français ne l'impose pas -ou du moins, pas encore. Objectif affiché: "se rapprocher des pratiques en vigueur dans plusieurs pays, anglo-saxons notamment, auxquelles se conforment d’ailleurs nos principaux concurrents", indique le rapport du conseil de surveillance.

Un autre objectif non avoué est sans doute de mieux légitimer la rémunération de Maurice Levy, qui, l'an dernier, avait suscité un scandale national en touchant un bonus différé de 16 millions d'euros.

Cette année, le salaire de Maurice Levy n'atteint plus ces sommets, mais reste élevé: 4,8 millions d'euros. Un salaire qu'il a justifié il y a un mois sur Europe 1.

Léger risque

Concrètement, la consultation des actionnaires se fera au moyen de deux résolutions ordinaires, qui nécessitent donc seulement une majorité simple de 50%. Ces deux résolutions sont purement consultatives, mais Publicis a indiqué qu'il tiendrait compte d'un vote négatif.

Toutefois, la direction prend un léger risque. En effet, le capital de l'agence est très éclaté. Elisabeth Badinter, ne détient que 9,13% du capital, et Maurice Lévy 2,4% (respectivement 16,57% et 4,3% en termes de droits de vote). Le reste du capital est détenu essentiellement par des fonds, les plus importants étant les américains Thornburg (5,15%) et Harris (un peu moins de 5%).

Résultat: la direction n'arrive pas à faire passer en assemblée générale toutes ses résolutions extraordinaires, qui nécessitent une majorité des deux tiers. Deux résolutions ont été rejetées l'an dernier, et six l'année précédente. Et il y a un an, une résolution ordinaire sur la rémunération des cadres dirigeants a été adoptée de justesse (à 53%)...

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Jamal Henni