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Transports

Quand la région Centre-Val de Loire punit financièrement la SNCF

La Région Centre-Val de Loire a sanctionné la SNCF en gelant son versement mensuel d'un million d'euros.

La Région Centre-Val de Loire a sanctionné la SNCF en gelant son versement mensuel d'un million d'euros. - Pascal Pavani-AFP

La région Centre-Val de Loire a gelé son versement mensuel de 1 million d’euros à la SNCF. Elle juge "inacceptable" le service rendu actuellement sur la ligne ferroviaire Paris-Chartres-Le Mans. L'argent sera retenu jusqu'au rétablissement d'un service satisfaisant.

Les relations entre les régions et la SNCF qui assure le service des trains TER sur leur territoire, restent tendues. Alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes dans sa future convention TER avec le groupe ferroviaire, a prévu un système de bonus-malus en cas de retard des trains, la région Centre-Val de Loire a carrément suspendu son versement mensuel d'un million d’euros à la SNCF.

"Devant la dégradation avérée, depuis des semaines, du service sur la ligne Paris-Chartres-Le Mans, nous avons décidé de prendre des initiatives. Il y a une insatisfaction des usagers qui pose des problèmes de perception du transport collectif. La situation est aujourd’hui inacceptable" a estimé Philippe Fournié, le vice-président (PS) en charge des transports de la région, dans un entretien au quotidien local L'Écho Républicain.

"La qualité de la desserte est tombée à des niveaux historiquement bas, en ce mois de novembre. Lundi 13 novembre, par exemple, seul un tiers des trains de pointe est arrivé en gare avec un retard inférieur à 5 minutes. La même semaine, seuls 70% des trains sont arrivés à l’heure. La semaine précédente, ce taux était tombé à 62%" souligne l'élu régional.

L'exécutif de la région a décidé de retenir sa contribution au fonctionnement de la ligne incriminée jusqu'au rétablissement de conditions satisfaisantes de transport.

"Nous avons demandé à la SNCF de mettre en place, à sa charge, une indemnisation des voyageurs abonnés. Demande restée sans réponse. Si la SNCF refuse, ce que je n’aimerais pas, nous le ferons nous-mêmes. Nous utiliserons l’argent destiné à la SNCF, dans la convention TER, pour ces indemnisations" prévient Philippe Fournié. 

Selon les résultats récents de l’observatoire des transports et de la mobilité publié par l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), le 16 novembre dernier, c'est la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) qui détenait le record des taux de retard des TER circulant aux heures de pointes avec 20% en 2016. La région Centre-Val de Loire se situait en milieu de classement avec un taux de retard aux heures de pointe (17h00-20h00) de 11%.

Frédéric Bergé