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Quel est l'impact d'une migration vers un cloud privé ?

Face à la vague du cloud privé, les services d’infogérance classique tendent à évoluer.

Face à la vague du cloud privé, les services d’infogérance classique tendent à évoluer. - AFP

Généralement moins onéreux que l'infogérance classique, un service de cloud privé confère de moindres garanties. Il implique un maintien des serveurs allumés et disponible via le réseau mais ne garantit pas l’accessibilité à une application.

Un groupe d’hospitalisation privée qui signe pour 5 ans avec Thales. Siemens qui renforce son partenariat avec Atos jusqu’en 2021… Les annonces de contrats d’infogérance se succèdent ces dernières semaines. Rien que chez Atos, cette activité a progressé de près de 36% sur un an au quatrième trimestre 2015. Pendant ce temps, la mode du cloud privé prend aussi de l’ampleur. Alors quelles différences entre les deux ? Comment choisir ?

L'importance de signer un contrat pluriannuel

L’infogérance est une approche différente du cloud computing. Elle désigne elle aussi une technique d’externalisation des services informatiques, mais par un autre procédé : tout ou partie du système d’information est confié à une ESN (Entreprise de services du Numériques, aussi appelée SSII) dans le cadre d’un contrat de long terme, sur plusieurs années, sur la base d’un forfait établi selon un niveau de service et une durée définis. Le prestataire s’engage sur des résultats et non seulement sur l’accès à un service. "Le cloud computing engage contractuellement l’hébergeur à maintenir les machines allumées et disponibles en réseau tandis que l’infogérance engage contractuellement à garder l’application en ligne sur les serveurs", explique Mikael Robert, un consultant spécialisé en DevOps. Pour lui, "le cloud computing coûte moins cher que l’infogérance. Pourtant il ressemble à de l’infogérance à bas prix, on ne s’occupe plus du hardware, du réseau, de la disponibilité du matériel ".

Choisir de migrer tout ou partie de son dispositif vers le cloud privé ne confère donc pas les mêmes garanties que faire appel à une société d’infogérance, mais coûte moins cher. La prise en charge est moins globale, en revanche, elle est souvent plus flexible et plus évolutive. "Le cloud privé induit qu’une infrastructure reste à la disposition des développeurs et des utilisateurs de l’entreprise rapidement, avec souplesse, sans intervention humaine. Via une API, l’usine de développement se connecte et interagit directement avec le cloud pour construire toutes ses ressources. L’infogérance traditionnelle a pour sa part un service desk qui attend des informations de la part des développeurs pour fabriquer ensuite un environnement de test. C’est plus long", relate Arnaud-François Fausse, directeur de département chez Octo Technology.

Modernisation de l’infogérance

Sur le plan contractuel, contrairement à ce qui est souvent observé dans le cloud, les contrats d’infogérance ne sont pas standardisés. Les négociations en termes de réversibilité du service en revanche, demeurent. Face à la vague du cloud privé, les services d’infogérance classique tendent à évoluer, comme l’indique Arnaud-François Fausse : "ces prestataires doivent passer de l’état d’exécutants à l’état de concepteurs, de conseillers. La transformation est radicale".

Bousculés par la concurrence du cloud, les entreprises d’infogérance nouvelle génération développent des offres spécialisées, et font valoir leur expertise. Celles-c! nouent d'ailleurs parfois des partenariats pour créer leurs propres offres de cloud à l’image d’Atos, Capgemini, Accenture, Ikoula, Linkbynet…

Adeline Raynal