BFM Business
Transports

Qui a le plus à craindre de la fin annoncée du diesel?

Un parc de voitures neuves du groupe Volkswagen, quelques semaines après le début du dieselgate en septembre 2015.

Un parc de voitures neuves du groupe Volkswagen, quelques semaines après le début du dieselgate en septembre 2015. - Ingo Wagner - DPA - AFP

Sans surprise, la majorité des diesels en circulation dans l’Hexagone sont des modèles français. Mais avec la fin annoncée du diesel, d’autres constructeurs vont aussi devoir adapter leur politique commerciale.

La France, championne d’Europe du diesel, l’image revient régulièrement, comme les inquiétudes face aux conséquences du dieselgate. Interdiction dans les Zones à Circulation Restreinte comme Paris, enquête sur de possibles manipulations des niveaux d’émissions, désaffection progressive du public, le carburant hier super-star n’a plus la cote.

Selon le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA), 52% des voitures vendues en France l’année dernière roulaient au diesel, soit 1,05 million de voitures particulières. En 2012, la part des transactions de voitures au gazole atteignait 73%... Quelle marque risque le plus de souffrir du recul du diesel?

Les Français, principaux vendeurs de diesel en France

Le premier constructeur concerné, c’est le français Renault. En 2016, une voiture diesel vendue sur cinq portait un losange, soit 233.354 voitures particulières diesel, selon des chiffres inédits fournis par notre partenaire, spécialiste de la donnée, AAA Data. Le diesel représente 57% des ventes de Renault en France. Renault dispose aussi du parc diesélisé le plus important en France. Sur environ 32 millions de voitures en circulation sur le territoire, 8,17 millions sont des Renault.

L’autre grand spécialiste du diesel en France est sans surprise PSA. L’année dernière, Peugeot a vendu 176.231 voitures diesel (16% des ventes) et Citroën 93.165, soit presque 9% des parts de marché des ventes de diesel. En additionnant les Peugeot et les Citroën, 11,29 millions de voitures du groupe PSA roulent au diesel dans l'Hexagone.

Très performant sur les motorisations thermiques et pionnier de l’hybride diesel, PSA a senti le vent tourner et met désormais la gomme sur l’hybride rechargeable et l’électrique. Le premier modèle à en disposer devrait être un modèle DS, avec un groupe motopropulseur couplant un moteur essence de 200 chevaux, et deux moteurs électriques de 90kW, soit une puissance totale de 300 chevaux.

Plus de 8 Volvo sur 10 vendues sont des diesel

Certaines marques étrangères réalisent l’essentiel de leurs ventes en diesel. Elles se sont logiquement adaptées au marché hexagonal, tout en proposant de gros modèles, auxquels la motorisation diesel sied parfaitement. Ainsi, 87% des ventes de Volvo en France sont des diesel. En volume, ces ventes ne représentent que 13.545 véhicules, mais le constructeur suédois devra revoir pratiquement l’intégralité de sa politique commerciale en France. Volvo a bien anticipé la baisse programmée du diesel. La marque a annoncé une gamme entièrement électrifiée en 2019, avec de nouvelles voitures électriques et hybrides rechargeables.

Idem chez BMW. 83,61% des voitures vendues en France par la marque allemande sont des diesel. Comme Volvo, BMW a anticipé la baisse du diesel: le constructeur bavarois complète progressivement sa gamme avec une version hybride rechargeable de chaque modèle et commercialise depuis 2013 la i3, une petite électrique.

Suite au sommet sur le diesel de Berlin, entre constructeurs et autorités politiques, BMW offre également jusqu’à la fin de l’année une prime de 2000 euros pour la mise au rebut d’un vieux diesel et l’achat d’un modèle plus récent, électrique, hybride ou seulement à moteur thermique.

Pauline Ducamp et Emeline Gaube