Ce qu'il faut savoir sur l'accord de compétitivité de Renault
Au terme d’interminables négociations, la direction de Renault et deux des syndicats du constructeur ont abouti à un accord, mercredi 6 mars. Celui-ci doit permettre à la marque au losange de mettre en oeuvre des mesures augmentant la rentabilité de ses usines françaises.
Le compromis, validé par Force ouvrière et la CFE-CGC, pourrait être signé à partir du 13 mars. Il touche essentiellement à l'organisation des métiers non liés directement à la production, et au temps de travail. Explications.
Ce que compte faire Renault:
>Créer deux pôles régionaux dans l'Ouest et le Nord-Est de la France, où se trouvent les sites de production du constructeur automobile français. Le but: mutualiser les métiers qui ne touchent pas directement à la production (ressources humaines, gestion, communication, maintenance, etc.). "Comme si on avait deux usines" au lieu des cinq existantes, explique Gérard Leclerc, directeur des opérations de Renault en France, à l'AFP.
D'où la nécessité, selon lui, de supprimer 8.260 postes d'ici 2016 (7.500 suppressions d'emplois nettes) sans plan social ni plan de départs volontaires, afin d'éviter les doublons.
>Augmenter le temps de travail de 6,5% par an, avec un passage de tous les sites aux 35 heures hebdomadaires, un plafonnement du nombre de jours de congés placés dans les comptes épargne-temps, et une modification des comptes de formation qui pesaient sur les comptes de l'entreprise.
>Geler les salaires en 2013.
Ce qu'ont obtenu les salariés:
> Un répit sur le gel des salaires. La direction, après avoir voulu les bloquer en 2014 et 2015 aussi, a finalement renvoyé la question aux négociations annuelles.
> Renault a aussi renoncé à rendre obligatoire la mobilité entre les sites, mesure qui braquait les syndicats. Et a accepté d'élargir l'accès à la pré-retraite, auparavant réservé à certains salariés, à tous.
>La fermeture d'aucune usine. Le constructeur s'est aussi engagé à augmenter la production de 100.000 véhicules par an à l'horizon 2016, à maintenir des activités du coeur de métier (ingénierie et tertiaire) dans l'Hexagone, et à apporter 80.000 véhicules supplémentaires venant de partenaires qui pourraient être Nissan et Daimler.
La production passerait ainsi à 710.000 véhicules par an, contre 532.571 en 2012, soit l'équivalent de celle du seul site de Sunderland, en Angleterre. Il y a dix ans, Renault produisait encore un million de véhicules en France.
Grâce à cet accord, le constructeur français espère économiser plus de 500 millions d'euros par an, soit 300 euros par véhicule produit.