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Recul du diesel en Europe: les constructeurs parlent de "changement mineur"

Dieter Zetsche, président de l'association européenne des constructeurs automobiles.

Dieter Zetsche, président de l'association européenne des constructeurs automobiles. - EMMANUEL DUNAND / AFP

D'après le président de l'Association européenne des constructeurs automobiles, Dieter Zetsche, le recul du diesel ne représente qu'un "changement mineur" par rapport à l'attention porté au sujet, notamment à travers le scandale Volkswagen.

Le recul de la part du diesel dans les ventes de voitures en Europe en 2016 est un "changement mineur" en comparaison de l'ampleur du scandale des moteurs truqués de Volkswagen, selon les constructeurs automobiles européens. "Le changement est mineur, par rapport à l'attention porté au sujet (le scandale Volkswagen, NDLR) dans les médias et le monde politique", a estimé Dieter Zetsche, président de l'Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), lors d'une conférence mercredi à Bruxelles.

Selon les chiffres de l'ACEA, la part des moteurs diesel dans les nouvelles immatriculations en 2016 a reculé de 51,6% à 49,5% en Europe de l'Ouest. La chute a été particulièrement spectaculaire en Norvège ou aux Pays-Bas, où elle est supérieure à 10 points de pourcentage, pour atteindre respectivement 40,8% et 18,9%. Des pays comme la France (de 57,2% à 52,1%) ou la Grèce (63,2% à 55,1%) ont aussi enregistré un repli important.

En revanche, en Italie, en Suisse et au Danemark, cette part a légèrement progressé. "Nous ne voyons pas de réaction importante du côté du consommateur" en ce qui concerne le diesel, a assuré Dieter Zetsche, qui est aussi le patron du groupe allemand Daimler.

Les nouvelles immatriculations en hausse de 6% en 2016

La révélation de l'utilisation d'un logiciel truqueur permettant de tromper les contrôles anti-pollution de certains moteurs diesel de voitures du groupe Volkswagen en septembre 2015 a concentré l'attention sur les niveaux d'émissions de gaz polluants de certains véhicules. Des études ont révélé que le seuil requis lors de tests d'homologation en laboratoire était largement dépassés dans certaines conditions réelles de conduite. Dans le passé, la part du diesel avait déjà fluctué, en général en fonction des prix du carburants, a expliqué Dieter Zietsche, le gazole étant souvent dans l'UE beaucoup moins cher que l'essence.

Au total, en 2016, les nouvelles immatriculations ont augmenté de 6,8% dans l'UE, selon les premières estimations de l'ACEA, pour atteindre leur niveau le plus élevé en neuf ans. Mais le volume de voitures neuves est resté encore inférieur d'un million d'unités par rapport au niveau d'avant la crise financière (2007-2008). Toutefois, "l'incertitude devrait faire de l'ombre en 2017", selon l'ACEA qui table sur une progression annuelle des ventes de 1%, même si les indicateurs de confiance de consommateurs restent "solides".

P.L avec AFP