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Renault est sûr de faire aussi bien avec la Kwid qu'avec la Logan

Gérard Detourbet ( à gauche), aux côtés de Sumit Sawhney, patron de Renault en Inde, Carlos Ghosn, président de l'Alliance, et Laurens van den Acker, designer de Renault, lors de la présentation de la Kwid en Inde le 20 mai 2015.

Gérard Detourbet ( à gauche), aux côtés de Sumit Sawhney, patron de Renault en Inde, Carlos Ghosn, président de l'Alliance, et Laurens van den Acker, designer de Renault, lors de la présentation de la Kwid en Inde le 20 mai 2015. - Renault Communication/Droits réservés

Le constructeur français vise à terme plus de 2 millions de voitures low-cost et ultra-low-cost vendues, comme l’explique Gérard Detourbet, papa des best-sellers low-cost de Renault.

C’est la petite dernière, née bien après ses grandes sœurs. Mais à une décennie d’écart, les ambitions données à la Kwid par Renault sont équivalentes à celles accomplies par sa grande sœur, la Logan: conquérir de nouveaux marchés, avec un modèle économique inédit. En 2004, la Logan inventait le low-cost. En 2015, la Kwid réinvente le concept: voici l’ultra low-cost. Derrière ces deux véhicules se trouve un homme et sa méthode de travail: Gérard Detourbet.

De la Logan à la Kwid

Le directeur pour l’Alliance en charge de la plateforme CMF-A a été sacré le 4 avril Homme de l’Année par un jury d'une quarantaine de journalistes sous l’égide du Journal de l’Automobile (jury dont nous faisons partie).

"Cela récompense 16 ans de ma vie, rappelait-il hier devant le jury. La première partie de ces 16 ans, c’est le lancement des modèles Entry (Logan, Sandero, Duster etc…, ndlr). La 2ème vague, c’est aujourd’hui de construire la même chose avec CMF-A (la plateforme de la Kwid, ndlr) et de rejouer ce qu’on avait fait avec la Logan".

Ce qui revient à vendre autant de voitures ultra low-cost que de modèles Entry. "Renault produit 1,2 à 1,3 million de modèles Entry par an, l’objectif est identique avec CMF-A", résume Gérard Détourbet. Au bas mot: Renault compte commercialiser 2 millions et demi de voitures à bas coûts dans le monde, sous son nom ou sous celui de Dacia (essentiellement en Europe).

Un prix de 6000 euros, si elle arrivait en France

La Kwid semble bien partie pour remplir ses objectifs. L’année dernière, première année pleine de commercialisation en Inde (seul marché où elle est pour le moment vendue), la petite voiture de 3,70 mètres de long s’est écoulé à 105.745 exemplaires sur 132.000 voitures vendues par Renault en Inde l’an dernier. Après l’Inde, la Kwid doit être lancée au Brésil. Un lancement en Chine, en Russie ou en Iran est encore à l’étude.

"En dessous de 150.000 exemplaires vendus par an, cela ne sert à rien, fixe Gérard Detourbet. Sur ce genre de véhicule, il y a deux conditions pour gagner de l’argent: avoir suffisamment de volumes et baisser les coûts. Il faut beaucoup d’études au préalable pour remplir ces deux conditions".

Quid d’un lancement en Europe et en France? En mai 2016, un exemplaire de la Kwid était aperçu dans les rues de Paris. "L’Europe n’est pas une priorité. Nous avons plus à gagner en entrant dans de nouveaux pays, poursuit Gérard Detourbet. En Europe, la Kwid serait vendue 6000 euros. Or, à ce niveau de prix, une hausse de 10% du prix peut peser sur les ventes. Et je le répète, en dessous de 150.000 voitures, cela ne sert à rien".

Pauline Ducamp