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Renault-Nissan: Macron défend une nouvelle fois l'action de l'Etat

Emmanuel Macron a assuré que l'Etat soutenait la stratégie de Renault.

Emmanuel Macron a assuré que l'Etat soutenait la stratégie de Renault. - Lionel Bonaventure - AFP

Le ministre de l'Économie s'en est pris aux "contre-vérités sur ce que fait l'État chez Renault", alors que la tension est vive entre le gouvernement et le constructeur.

Emmanuel Macron a maintenu la pression sur Renault, vendredi, avant le début d'un conseil d'administration extraordinaire du constructeur automobile consacré aux tensions avec le gouvernement.

"On doit d'abord la vérité à nos concitoyens (et) aux salariés de l'entreprise: l'État est à leurs côtés pour soutenir la stratégie du groupe, et je ne laisserai jamais mettre l'État en fragilité, jamais considérer l'État comme un actionnaire au rabais, ou jamais laisser dire des contre-vérités sur ce que fait l'État", a affirmé le ministre de l'Économie lors d'un déplacement à Rennes.

"L'État actionnaire continuera à jouer son rôle, le même qu'il joue auprès de l'entreprise Renault depuis 1945", a-t-il ajouté, en énumérant "le développement industriel, la réussite de Renault, de ses véhicules et surtout de ses salariés".

La montée au capital de l'État reste en travers de la gorge de Ghosn

À la source de ces tensions, la décision du gouvernement français de monter au capital de l'ancienne Régie nationale au printemps dernier. De 15%, la part de l'État est montée à 19,7%.

Le gouvernement s'était ainsi assuré une minorité de blocage pour imposer à l'entreprise, lors de l'assemblée générale des actionnaires le 30 avril, l'application de la loi "Florange" qui récompense les actionnaires de long terme par l'octroi de droits de vote double.

Le coup de force du gouvernement, qui va pouvoir exercer de tels droits dès la prochaine AG en 2016, a provoqué la colère de Renault et de son partenaire japonais Nissan, tous deux dirigés par Carlos Ghosn.

Vendredi, Emmanuel Macron avait martelé que "les droits de vote double, c'est l'application de la loi Florange, elle s'est décidée en assemblée générale". Il avait réaffirmé que "l'État redescendrait en détention capitalistique à 15,01% (...) comme je m'étais engagé à le faire, et nous le ferons en bon ordre pour que l'argent du contribuable soit préservé et je n'ai pas à subir de pression de temps".

Y.D. avec AFP