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Transports

Renault produira la Nissan Micra dès 2016 à Flins

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Renault a annoncé vendredi que son usine de Flins, dans les Yvelines, allait fabriquer la prochaine génération de la Nissan Micra à partir de 2016, avec un volume de 82 000 véhicules par an. Un responsable syndical se réjouit et imagine 1 000 nouvelles embauches à la clé.

Enfin une bonne nouvelle sur le front de l'emploi, au lendemain de la publication des chiffres records du chômage : Renault a annoncé vendredi que son usine de Flins, dans les Yvelines, produirait la prochaine génération de la Nissan Micra à partir de 2016, avec un volume qui devrait atteindre 82 000 véhicules par an.
« Nissan, partenaire de Renault dans l'Alliance, a décidé de produire la prochaine Nissan Micra en Europe dans une usine Renault. Renault a choisi d'affecter la Nissan Micra à l'usine de Flins », a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le choix de Flins répond à l'un des engagements pris par Renault dans le cadre de l'accord de compétitivité signé le 13 mars avec les syndicats du groupe en France.

Un accord gagnant-gagnant

En contrepartie des efforts réclamés aux salariés, la firme au losange avait promis d'augmenter les volumes produits dans ses cinq sites français et à produire aussi pour des partenaires à hauteur de 80 000 unités par an.
Renault assemble déjà dans l'Hexagone des véhicules pour Nissan et pour l'allemand Mercedes.
« D'autres opportunités pourraient se présenter [avec des partenaires] que nous ne manquerions pas d'étudier », a précisé un porte-parole du groupe.
Le PDG de l'alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a salué vendredi « une bonne nouvelle pour l'usine de Flins d'abord, mais aussi pour toutes les usines Renault en France (...). Les efforts consentis par les salariés dans le cadre de l'Accord Renault commencent à porter leurs fruits. Renault est bien sur la trajectoire des engagements pris ».

Une « très bonne nouvelle » pour FO

Voilà une « très bonne nouvelle », se réjouit Patrick Liénard. Le secrétaire Force Ouvrière du comité d'entreprise de Flins voit ici le signe que l'accord de compétitivité « commence à porter ses fruits » : « Ce qui avait été annoncé [en contrepartie des efforts demandés aux salariés du groupe Renault] c'était 80 000 véhicules de partenaires au total. Or là, les 80 000 par an ne sont que pour Flins, c'est une très bonne nouvelle ».
Selon M. Liénard, d'autres annonces devraient suivre pour « la seconde partie de l'année, [pour] les deux autres sites concernés, Sandouville et Douai ». Au total donc, « on aurait plus de 80 000 véhicules » supplémentaires par an à produire.

1 000 embauches en perspective

« En 2013, on va fabriquer 130 000 voitures, plus 80 000 c'est bien [et] ça va servir toute la région, car plus on fait de voitures, plus nos fournisseurs travaillent », ajoute le responsable syndical, soulignant qu'« un emploi chez un constructeur en génère six à l'extérieur ».
L'usine Renault de Flins emploie actuellement 2 650 CDI, 750 intérimaires et 200 personnes en mission venues d'autres sites Renault. Selon Patrick Liénard, la mise en production de la nouvelle Nissan Micra va forcer Renault à embaucher une équipe supplémentaire, soit environ 1 000 personnes.
Si cette perspective se concrétise, l'accord de compétitivité chez Renault pourrait bien faire des émules. Mi-mars, la CFE-CGC, FO et la CFDT ont signé un accord visant plus de compétitivité en France. Le texte prévoit pour le groupe en France une augmentation de 6,5% du temps de travail, une refonte des comptes épargne temps, un gel des salaires en 2013. D'ici fin 2016, 7 500 suppressions nettes d'emplois et 760 embauches sont prévues, soit plus de 15% des effectifs, sans plan social ni plan de départs volontaires. Le constructeur automobile s'est engagé en échange à ne fermer aucune de ses cinq usines dans l'Hexagone jusqu'à cette date et à leur assurer une activité minimum de 710 000 véhicules par an, contre 530 000 en 2012 : 630 000 véhicules Renault et 80 000 provenant de partenaires.

Le titre de l'encadré ici

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L'usine de Flins produit déjà la Clio IV, dont la commercialisation a débuté en octobre 2012, ainsi que la citadine électrique, la Zoé, et des pièces pour d'autres usines de Renault et Nissan. En 2012, l'usine a produit 116 800 voitures dont 115 388 Clio (versions III puis IV) et 443 Zoé.
Nissan, le deuxième constructeur automobile japonais, est détenu à 43,4% par Renault. Les deux entreprises sont dirigées par Carlos Ghosn.
Il y a deux semaines, déjà des sources annonçaient que Renault allait produire en France un nouveau véhicule pour Nissan, le fourgon Primastar, actuellement assemblé en Espagne.

Alexandre Le Mer, avec agences