BFM Business
Transports

Renault va investir pour réduire ses émissions polluantes

Renault veut améliorer ses performances et limiter les rejets polluants.

Renault veut améliorer ses performances et limiter les rejets polluants. - Fadel Senn - AFP

Le constructeur automobile compte investir 50 millions d'euros. Il veut "réduire significativement les écarts entre les émissions réelles et les émissions normées".

Renault veut se mettre aux normes. Le constructeur a annoncé qu'il investissait 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle, problématique mise récemment en lumière par le scandale Volkswagen. Évoquant un calendrier "accéléré", le groupe automobile français a précisé qu'il avait engagé un "processus continu d'amélioration de la performance des systèmes de dépollution EGR (recirculation des gaz)".

"L'objectif de ce programme, au budget additionnel de 50 millions d'euros, est de réduire significativement les écarts entre les émissions réelles et les émissions normées", a souligné le constructeur au losange dans un communiqué. Celui-ci a convenu que "des marges importantes de progression possible concernant le rejet des oxydes d'azote (NOx) dans les conditions d'utilisation réelle" existaient pour les moteurs équipant ses véhicules.

Ce communiqué est diffusé quatre semaines après qu'une ONG allemande a affirmé que le récent Renault Espace, en version diesel, pouvait émettre une quantité d'oxydes d'azote nocive pour la santé allant jusqu'à 25 fois le niveau autorisé quand on le mesurait à moteur chaud et non froid. L'association Deutsche Umwelthilfe (DUH), farouche critique des moteurs diesel, avait qualifié ces niveaux d'"effrayants", alors que le monde automobile est ébranlé depuis la mi-septembre par le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen, portant précisément sur des émissions de NOx falsifiées.

Pas de logiciels de fraude

Jeudi, dans ce communiqué diffusé en fin de soirée, Renault a répété que ses véhicules n'étaient "pas équipés de logiciels de fraude ou de systèmes de leurre antipollution" contrairement à ceux auxquels Volkswagen a reconnu avoir eu recours. La firme de Billancourt a aussi rappelé que ses véhicules "ont été homologués conformément à la réglementation". L'affaire Volkswagen a toutefois contribué à jeter une lumière crue sur les processus d'homologation standardisés des véhicules en Europe, suivant un cycle d'un avis général dépassé et peu représentatif des conditions d'utilisation réelles.

Un nouveau cycle d'homologation plus conforme à la conduite des conducteurs en situation réelle doit être appliqué à partir de 2017. Renault a aussi indiqué qu'il poursuivait un "ambitieux programme d'investissements" d'1,2 milliard d'euros sur cinq ans en recherche et développement avec son partenaire Nissan, "pour développer, à horizon des futures normes Euro6d (attendues en 2017-2018, NDLR), la nouvelle génération de moteurs toujours plus propres et performants". "Une accélération de ce programme a été décidée", selon la même source.

D. L. avec AFP