BFM Business
Entreprises

La rentrée universitaire va coûter 70 € de plus cette année

Les tarifs du Restaurant universitaire grimpent de +2%, de même que la sécurité sociale, les frais d'inscription et les transports.

Les tarifs du Restaurant universitaire grimpent de +2%, de même que la sécurité sociale, les frais d'inscription et les transports. - -

Logement, inscription à la fac, matériel… Selon la Fage, la rentrée universitaire va coûter 2% de plus cette année, soit environ 70€. La plus forte hausse est celle des mutuelles, qui grimpent de 10% en un an, 40% en 10 ans.

Il va falloir sortir, cette fois encore, un peu plus d’argent. Selon le baromètre annuel de la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes), la rentrée 2013 des étudiants coutera 2% de plus que l’année dernière. Avec l'inscription à la fac, la complémentaire santé, les frais d'agence, l'assurance du logement et matériel pédagogique, un étudiant à Paris doit débourser environ 2800 euros sur le mois de septembre, 2400 en province, soit 70€ de plus qu’en 2012.
Seuls les loyers et frais d'agence restent au même niveau, même s’ils représentent toujours 56% du budget étudiant, et tous les autres postes de dépense sont à la hausse. La plus forte hausse est celle du prix des mutuelles : +10% en un an (de 230€ à 270€), et +40% en dix ans. Les tarifs du Restaurant universitaire grimpent de +2%, de même que la sécurité sociale, les frais d'inscription et les transports.

« Je n'ai pas pu acheter mes lunette »

Vu les prix des mutuelles, de plus en plus d'étudiants renoncent à prendre une complémentaire santé, d'autres ne vont plus chez le médecin généraliste ou s'abstiennent de consulter un spécialiste. L'année dernière, selon la LMDE, 34% des jeunes ont renoncé à se soigner en raison du coût des soins médicaux.
« Le budget santé, c’est simple, il n’y en a pas », résume Chloé, qui va rentrer en dernière année de master communication à Lyon. « C’est la dernière chose à laquelle je pense parce qu’il y a des priorités. A moins que je sois en train de mourir, pour l’instant ce n’est pas possible. J’aurais dû avoir des lunettes mais je n’ai pas pu me les payer, parce que c’est 200 ou 300 euros, et je ne pouvais pas payer 300 euros d’un coût. J’évite au maximum d’aller voir des médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes. Et si j’y vais, je fais une liste des choses qu’il doit checker pour que je n’aie qu’une seule consultation ».

« Relancer une vraie égalité des chances »

Vice-président de la FAGE, Antoine Perrin s’inquiète de cette hausse des coûts. « La pression est de plus en plus forte parce que les frais spécifiques à la rentrée sont de plus en plus importants. Sur 10 ans, la Sécurité sociale a augmenté de 17%. On observe aujourd’hui que les jeunes issus des classes populaires ont de moins en moins de facilité d’accès à l’enseignement supérieur », regrette-t-il. « C’est un peu contradictoire avec le message d’une université accessible à tous. Aujourd’hui, il convient vraiment de mettre en place les dispositifs qui permettent de relancer une vraie égalité des chances et de réussite au sein de l’enseignement supérieur ».

M. Chaillot avec Pierre Rigo