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Résultats en recul pour LCI, la chaîne info de TF1

Les recettes de la chaîne info sont garanties jusqu'en 2014, mais elle prépare déjà la suite

Les recettes de la chaîne info sont garanties jusqu'en 2014, mais elle prépare déjà la suite - -

En 2012, la chaîne d'information a perdu son contrat de diffusion en exclusivité sur CanalSat. Résultat: un chiffre d'affaires en recul de 16%, et un triplement des pertes.

L'année 2012 a été difficile pour LCI. La chaîne d'information a vu son chiffre d'affaires reculer de 16%, pour tomber à 36 millions d'euros. Quant aux pertes, elles ont plus que triplé, passant de 2 à 7 millions d'euros.

Bien sûr, les recettes publicitaires (qui représentaient historiquement 20% des revenus) ont probablement été impactées par la crise. En outre, l'année a été riche en actualité, ce qui a entraîné des dépenses importantes.

Mais surtout la chaine payante a vu son modèle économique profondément modifié il y a un an. En effet, LCI est une chaîne payante, qui vit surtout des reversements de ses distributeurs: câble, satellite, fournisseurs d'accès Internet... Un modèle différent de ses rivales iTélé ou BFM TV (qui appartient au même groupe que ce site internet), des chaînes gratuites vivant uniquement de la publicité.

En pratique, LCI était, jusqu'à fin 2011, distribuée en exclusivité sur CanalSat, qui payait pour cela 15 millions d'euros par an.
Mais, depuis début 2012, elle est diffusée par tout le monde: CanalSat, Orange, SFR, Bouygues... Problème: tout cela ne rapporte pas autant d'argent que l'ancien contrat avec CanalSat.

4 millions de pertes prévues en 2013

Interrogé mardi 19 février, le PDG de TF1, Nonce Paolini, a rappelé que les deux tiers des revenus de LCI proviennent des reversements de la part des distributeurs, et sont donc "garantis jusqu'en 2014", date de la fin des contrats en cours.

Surtout, il a assuré que les pertes de LCI "sont largement supportables par le groupe. Les pertes prévues pour 2013 correspondent en gros au coût de diffusion sur la TNT payante", soit 4 millions d'euros.

Toutefois, la renégociation des contrats à leur expiration s'annonce sportive. D'abord, SFR a décidé de ne plus distribuer lui-même ses chaînes TV, et donc il faudra faire une croix sur les quelques millions apportés par ce contrat.

Surtout, "LCI était jusqu'à présent vendue en "bundle" avec les autres chaînes thématiques de TF1, dont certaines sont très populaires comme Eurosport. Elle profitait donc de la force de frappe globale du groupe", explique un distributeur.

Mais cette époque est révolue. En effet, toutes les autres chaînes thématiques de TF1 (Eurosport, Histoire, Stylia...) seront désormais commercialisés avec l'américain Discovery, qui lui-même édite des chaînes très prisées. Ce nouvel ensemble pèsera donc lourd dans les négociations avec les distributeurs. Et parallèlement, Discovery a acheté 20% de toutes les chaînes thématiques de TF1 sauf LCI, avec une option pour monter à 49% ou 51% fin 2014.

Hélas, LCI n'a pas été inclus dans cet accord, et devra donc se débrouiller toute seule dans ses négociations avec les distributeurs, ce qui sera bien plus difficile...

Quatre déclinaisons

Consciente de ces défis, la Une réfléchit à la suite. "On travaille à un nouveau modèle", a indiqué Nonce Paolini. Il a notamment été décidé de lancer quatre déclinaisons de la chaîne: une avec de l'info brute, une avec des débats, une avec de la retransmission d'événements en direct, et une à la demande.

Parallèlement, la chaîne accentue son positionnement sur une cible CSP+, avec des émissions culturelles ou d'analyse.

Last but not least, LCI, étant plus largement distribuée, elle est potentiellement reçue par plus de téléspectateurs (18,5 contre 14,4 millions). La chaîne table sur une hausse de son audience, et donc de ses recettes publicitaires. D'ores et déjà, le nombre de téléspectateurs a progressé de 1,5% entre l'automne 2011 et le premier semestre 2012, selon Médiamétrie.

Jamal Henni