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Roche et Novartis soupçonnés d'entente

Le laboratoire Roche est soupçonné avec son actionnaire Novartis d'avoir biaisé le marché des médicaments contre les maladies de l'oeil liées à l'âge.

Le laboratoire Roche est soupçonné avec son actionnaire Novartis d'avoir biaisé le marché des médicaments contre les maladies de l'oeil liées à l'âge. - -

L'Autorité française de la concurrence a lancé une enquête sur les deux laboratoires, ont-ils confirmé ce 10 avril. Ils sont soupçonnés d'avoir biaisé le marché des médicaments contre la dégénérescence de la vue.

L'Autorité de la concurrence française enquête sur les laboratoires suisses Roche et Novartis, soupçonnés d'entente illicite, ont indiqué jeudi 10 avril les deux groupes pharmaceutiques.

Ils sont suspectés "d'avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la commercialisation des traitements" de certaines maladies de l'œil liées à l'âge (DMLA), indique le gendarme de la concurrence dans un communiqué publié mercredi.

L'Autorité indique en outre que des perquisitions ont été menées mardi dans les locaux des deux entreprises. Mais elle précise qu'à ce stade, "ces interventions ne préjugent pas de leur culpabilité."

"Nous confirmons que l'Autorité de la concurrence française a lancé une investigation sur les produits Avastin (laboratoire Roche) et Lucentis (laboratoire Novartis)", a déclaré jeudi à Reuters un porte-parole de Roche. Les deux groupes ont indiqué "coopérer" avec les autorités françaises dans le cadre de cette enquête.

Amende en Italie

Ce n'est pas le seul pays où Novartis et Roche, le premier étant actionnaire du deuxième, sont inquiétés. En Italie, l'Autorité de la concurrence locale leur a infligé début mars une amende de 182,5 millions d'euros. Selon elle, les deux groupes bâlois se sont entendus pour empêcher la distribution de l'Avastin de Roche comme traitement de la dégénérescence maculaire en faveur du Lucentis de Novartis, un médicament plus cher.

Novartis et Roche ont fermement rejeté les accusations du régulateur et ont annoncé leur intention de faire appel. Le parquet de Rome a également ouvert une enquête préliminaire à ce sujet, selon des sources judiciaires citées par Reuters. Il soupçonne les deux groupes d'escroquerie et de manipulation du marché des médicaments.

N.G. avec Reuters