BFM Business
Energie

Royal veut "programmer une nouvelle génération de réacteurs" nucléaires

Pour la première fois, Ségolène Royal évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs

Pour la première fois, Ségolène Royal évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs - Martin Bureau - AFP

La ministre de l'Ecologie et de l'Energie estime, dans un entretien au magazine l'Usine Nouvelle, qu'il faut utiliser le nucléaire de manière "intelligente" dans le cadre du mix énergétique. Pour cela il faut prendre des mesures pour remplacer les vieilles centrales.

Ségolène Royal prône la sortie du nucléaire à pas comptés tout en soulignant la nécessité d'accélérer la montée en puissance des énergies renouvelables. "Dans la construction d'une économie décarbonée, le nucléaire est un atout évident" et "il faut penser la demande nucléaire de manière intelligente dans un contexte de mix énergétique", a estimé la ministre dans une interview au magazine spécialisé Usine Nouvelle, publié ce 13 janvier.

Pour assurer la sécurité du nucléaire, "il faut programmer la construction d'une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées", a indiqué mardi la ministre de l'Ecologie et de l'Energie.

C'est la première fois que la ministre de l'Ecologie et de l'Energie évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs en France. Une déclaration qui illustre l'évolution de sa position sur le nucléaire.

Pendant la primaire socialiste en 2011, Ségolène Royal avait exprimé le souhait de ramener le nucléaire "à une énergie d'appoint" et s'était prononcée pour une sortie du nucléaire en France à "échéance de 40 ans maximum".

Fessenheim candidate la plus probable à la fermeture

Elle promettait d'abandonner la construction du futur réacteur EPR à Flamanville et d'en faire un site de recherche sur les techniques de démantèlement et les énergies renouvelables. Depuis son arrivée au gouvernement, en avril 2014, elle a porté le projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être examiné par le Sénat en février et qui prévoit une réduction de la part du nucléaire dans la consommation finale d'électricité de 50% à horizon 2025 (contre 75% aujourd'hui).

Le projet de loi plafonne également la capacité nucléaire de la France à 63,2 gigawatts, son niveau actuel, ce qui implique que toute mise en service d'un nouveau réacteur se combine avec la fermeture d'autres de capacité équivalente. Avec la mise en service prévue en 2017 de l'EPR de Flamanville (Manche), la centrale de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français, pourrait donc être fermée.

D'autant plus que sa fermeture est un engagement du président de la République François Hollande. Et il l'a rappelé le 6 janvier, lors de son intervention sur la radio France Inter. A plusieurs reprises, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie a pour sa part affirmé que d'autres réacteurs que ceux de Fessenheim pourraient finalement être choisis, arguant du coût économique et social qu'aurait la fermeture de cette centrale. "Si la gouvernance d'EDF a une proposition plus judicieuse que celle de fermer Fessenheim, je regarderai cette proposition", avait-elle par exemple déclaré fin septembre 2014.

Dans son interview à l'Usine nouvelle mardi, Ségolène Royal semble redonner la priorité à la plus ancienne centrale française. "À ce stade, c'est Fessenheim puisqu'il n'y a pas d'autres propositions sur la table", a-t-elle ainsi déclaré.

C.C. avec AFP