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Ryanair serait prêt à vendre des billets Air France ou EasyJet

Le provocant patron de Ryanair veut se passer des comparateurs de prix

Le provocant patron de Ryanair veut se passer des comparateurs de prix - Krist of Van Accom/ Belga / AFP

Quand il s'agit de secouer les majors du secteur aérien, le facétieux patron de la compagnie low cost n’est jamais à court d’idées. Son dernier coup? Intégrer un comparateur de prix sur son nouveau site, quitte à ce que ses clients achètent des billets chez ses concurrents.

En marge de la publication de ses bons résultats semestriels, Michael O'Leary s'est senti pousser des ailes. Sa nouvelle ambition: lancer son propre comparateur de vols sur le nouveau site de Ryanair prévu au mois d'octobre. S'agit-il d'une énième provocation pour irriter la concurrence ou d'une vraie volonté commerciale? Lui seul le sait. Mais ce provocateur né estime que "les compagnies devraient travailler ensemble sur le sujet car il n’y a aucune raison de laisser cela à une tierce partie".

Alliance avec 4 compagnies 

L'attaque est frontale: "Si les compagnies aériennes étaient compétitives et avaient une offre numérique de qualité, ce genre de sites n’existeraient pas". Pour concrétiser ce projet, le patron aurait déjà demandé l’autorisation à quatre grandes compagnies européennes de comparer leurs prix sur son site internet. Pour les convaincre, il aurait sorti un argument massue: "Nous pourrions au passage leur offrir des clients lorsque nos vols sont complets" assure-t-il.

Les quatre compagnies n'ont pas été citées nommément mais il s'agit probablement d'Air France-Klm, EasyJet, IAG (British Airways/Iberia) et Lufthansa. Des compagnies avec lesquelles Ryanair s'était associé pour défendre leurs intérêts auprès de la Commission européenne. D'une même voix, elles avaient dénoncé les multiples taxes qui plombent leur rentabilité. 

Un choix trop limité 

Malgré ce lobbying intensif, les professionnels du secteur imaginent mal comment ces compagnies, qui se livrent une bataille commerciale sans merci, pourraient trouver un terrain d'entente. Pourquoi accepterait-elle de voir leur tarifs affichés à côté de ceux de Ryanair, souvent ultra-compétitifs? La compagnie irlandaise jouera-t-elle le jeu ou sera-t-elle tentée de privilégier ses propres vols? A en croire Le Guardian aucune des compagnies contactées par O'Leary n’a répondu pour l'instant positivement à sa proposition. 

Ch.L.