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Saint-Gobain veut prendre le contrôle du suisse Sika

Saint-Gobain espère que cette opération lui permettra de générer jusqu'à 180 millions d'euros par an.

Saint-Gobain espère que cette opération lui permettra de générer jusqu'à 180 millions d'euros par an. - Eric Piermont - AFP

Le groupe français a annoncé ce lundi 8 décembre son intention de prendre 16% du capital et 52% des droits de vote de l'entreprise suisse Sika, spécialisée dans la construction. Mais Saint-Gobain doit faire face à l'opposition du conseil d'administration de sa cible.

Saint-Gobain sanctionné à la Bourse de Paris ce lundi 8 décembre, avec une baisse de plus de 6% vers 14h15. Le groupe de matériaux de construction a annoncé ce matin la mise en vente de sa filiale d'emballages en verre Verallia.

Saint-Gobain a dans le même temps l'intention d'acquérir Sika, un groupe suisse de chimie spécialisé dans la construction (étanchéité, collage, insonorisation). Cette opération risque de s'avérer plus compliquée que prévue.

Une opération négociée dans le secret

Pourtant, sur le papier les choses étaient simples. Le groupe français a négocié un accord irrévocable le liant avec la famille qui contrôle Sika. Cet accord porte sur le rachat de 16,1% du capital du groupe suisse détenus par la holding Schenker Winkler.

Une opération à 2,3 milliards d'euros qui lui permet aussi de mettre la main sur 52,4% des droits de vote de la société helvétique. Du coup, conformément au droit suisse, Saint-Gobain prendra le contrôle de Sika sans avoir à lancer d'OPA, ce qui lui aurait coûté trois fois plus cher.

Saint-Gobain espère boucler cette opération, négociée dans le plus grand secret, d'ici au second semestre 2015. "Il s'agit d'un mouvement majeur pour la mise en oeuvre de la stratégie et du renforcement de notre groupe", a affirmé le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar. Le groupe table, en outre, sur la création de synergies de 100 millions d'euros par an dès 2017, puis 180 millions d'euros à compter de 2019.

L'incompréhension de Saint-Gobain

Problème: le conseil d'administration de Sika ne l'entend pas de cette oreille. Il affirme ne pas avoir été informé des intentions de Saint-Gobain et vient de rejeter cette offre au motif qu'il ne voit pas de logique industrielle dans l'opération. Une partie du conseil projette même de démissionner si l'opération va jusqu'au bout.

Une position hostile qui surprend Saint-Gobain. Le groupe français dit avoir eu des réunions constructives ce week-end avec le directeur général et le président de Sika. Le groupe français précise également qu'il n'a pas "l'intention de procéder à une offre sur la totalité du capital de Sika".

L'acquisition de l'ensemble du groupe aurait de toute façon coûté très cher à Saint-Gobain dans la mesure où le suisse pèse dans les 8,3 milliards de francs suisses en Bourse, soit un peu moins de 7 milliards d'euros.

Aurélie Planeix avec BFMbusiness.com