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Scandale du Libor: le directeur de Rabobank démissionne

Rabobank a fait un impressionnant mea culpa.

Rabobank a fait un impressionnant mea culpa. - -

La banque néerlandaise a indiqué, ce mardi 29 octobre, qu'elle accepte de payer 774 millions d'euros d'amendes liées au scandale du Libor. Bien qu'elle assure que la direction n'est pas mêlée, son directeur, Piet Moerland a décidé de démissionner.

Le scandale du Libor touche aussi une banque néerlandaise. Ce mardi 29 octobre, la Rabobank a annoncé avoir accepté de verser un total de 774 millions d'euros d'amendes aux différents régulateurs, qu'ils soient britanniques, américains ou hollandais.

Dans son communiqué, l'établissement effectue un impressionnant mea culpa. La banque "n'a pas suffisamment apprécié le risque en lien" avec ce scandale, reconnaît-elle.

Rabobank estime que 30 de ses employés ont été impliqués dans ce scandale et ont tenté d'influencer les cours du Libor. Ce taux qui sert de référence à de nombreux produits financiers, est en effet établi en fonction des déclarations des banques sur leurs propres emprunts.

Elle précise que ces manipulations ont eu lieu entre 2005 et 2010.

"Cela n'aurait jamais du se produire"

Si Rabobank précise qu'aucun membre de sa direction n'est impliqué, son directeur général, Piet Moerland, a décidé de prendre ses responsabilités en démissionnant.

"Cela n'aurait jamais dû se produire à la Rabobank. Ces comportements sont complètement contraires à nos principes, dans lesquels l'intégrité est primordiale", a-t-il déclaré. "Il s'agissait certes d'une lacune qui a frappé l'ensemble du secteur, mais cela n'excuse en rien la conduite de nos employés", a-t-ajouté.

Plusieurs de ces employés ont été licenciés par la banque, d'autres ont vu leurs responsabilités se réduire.

Des manquements graves

La FCA, un des régulateurs britanniques qui a imposé des amendes à Rabobank , écrit dans un communiqué que les manquements constatés chez Rabobank "sont parmi les plus graves que nous ayons identifiés sur le Libor". Pour l'autorité, "les traders ont traité la fixation du Libor comme un moyen de faire de l'argent, sans considération pour l'intégrité du marché. C'est inacceptable"'.

Le scandale du Libor avait déjà coûté sa place à Bob Diamond, l'ex-patron de Barclays, la banque britannique d'où l'affaire est partie. Il a été remplacé en septembre 2012 par Ken Jenkins.

Julien Marion