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Le scandale des ventes forcées d’assurances met les banques britanniques dans le rouge

La City de Londres paie un nouveau scandale

La City de Londres paie un nouveau scandale - -

Lloyds Banking Group, Barclays et Royal Bank of Scotland ont publié cette semaine des pertes dues à de lourdes provisions liées à ce scandale. Au total, le montant de ces provisions passées par les banques britanniques a dépassé les 10 milliards de livres.

Barclays, Lloyds et Royal Bank of Scotland. Ces trois banques britanniques ont toutes vu leurs résultats plombés par le scandale des ventes forces d’assurances crédit PPI (Payment Protection Insurance), cette semaine.

Ces produits permettaient d'assurer le remboursement d'un crédit malgré une perte de revenus liée à la maladie, au décès ou à la perte d'un emploi. Ils ont longtemps été vendus d'office aux clients avant que cette pratique ne soit définitivement condamnée par la Haute Cour de Londres. En mai 2011, l’association des banques britanniques avaient renoncé à faire appel de cette décision.

Depuis les plaintes se sont multipliées. Et pour faire face aux poursuites judiciaires de leurs clients , Barclays a provisionné 700 millions de livres, Lloyds 1 milliard et Royal Bank of Scotland 400 millions. En conséquence, les trois banques sont tombées dans le rouge au troisième trimestre, avec une perte allant jusqu’à 200 millions de livres pour Barclays.

Au total, le montant des provisions passées par les établissements britanniques dans ce scandale a désormais dépassé la barre des 10 milliards de livres en atteignant 10,8 milliards (près de 13,5 milliards d'euros). La facture la plus élevée est celle de Lloyds, qui a mis de côté 5,3 milliards de livres, suivie par Barclays avec 2 milliards.

La facture pourrait encore s'alourdir

"Les banques ont nié la véritable ampleur de ce scandale" qui "est désormais le plus grand scandale financier de vente forcée de tous les temps", dénonce Peter Vicary-Smith, directeur de l'association de consommateurs Which?.

D'autant plus que le coût total pourrait encore grimper et atteindre 15 milliards de livres, selon les analystes de JPMorgan Cazenove.

Ces ventes forcées d’assurance-crédit avaient été une importante source de revenus pour les banques britanniques. JP Morgan chiffre le montant total à 34 milliards de livres depuis 2001. "La plupart des prêts effectués entre, disons 2000 et 2008, n'étaient rentables que grâce aux PPI", explique l’analyste Ralph Silva.

Julien Marion et AFP