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Sébastien Bazin: "le conseil d'administration d'Accor connaît mon plan et le soutient"

Le nouveau Patron d'Accor, Sébastien Bazin, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce jeudi 28 novembre.

Le nouveau Patron d'Accor, Sébastien Bazin, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce jeudi 28 novembre. - -

Le président directeur général d'Accor, dont la nouvelle stratégie pour le groupe annoncée mercredi 28 novembre, a surpris et déçu les marchés, en a décrypté le sens ce jeudi 28 novembre sur BFM Business.

Accor s'est fait malmené sur les marchés hier, mercredi 27 novembre, après que son patron a annoncé une nouvelle stratégie vue comme un revirement. Le titre a perdu près de 8% à la Bourse de Paris, pour finir la journée à 33,60 euros. Le PDG, Sébastien Bazin, reconnaît ce 28 novembre sur BFM Business qu'une telle contre-performance, à l'époque où il était le principal actionnaire du groupe hôtelier, l'aurait "rendu furieux", s'il "n'avait pas été prévenu".

Mais cette fois, "tout le monde était prévenu que cela allait tanguer". Il savait, maintient-il, que les analystes financiers et les investisseurs préconisaient depuis trois mois une stratégie "inverse à celle que j'allais annoncer", poursuit-il.

L'ex-président de Colony Capital, principal actionnaire d'Accor, en est devenu le PDG à l'été 2013 après avoir été l'un des meneurs de la fronde du conseil d'administration contre l'ancien patron, Denis Hennequin, débarqué en avril 2013.

Révéler les gisements de valeur

Lorsqu'il était actionnaire principal, Sébastien Bazin répétait à qui voulait l'entendre que le groupe possédait "beaucoup d'actifs immobiliers de valeurs et des gisements d'opportunité qui n'avaient pas été révélés", rappelle-t-il.

A l'époque, les observateurs avaient interprété cette position comme une incitation à vendre les murs d'hôtels, pour que leur coût arrête de peser sur les comptes de l'entreprise. Le refus de Denis Hennequin, alors PDG d'Accor, de vendre le pôle immobilier du groupe était donc considéré comme la cause de son limogeage.

Sauf que, mercredi 27 novembre, Sébastien Bazin a annoncé un changement de stratégie chez le leader européen de l'hôtellerie, et notamment la fin des ventes des actifs immobiliers d'Accor. Il explique aujourd'hui que s'il "a fallu se séparer" de l'ancien patron, c'est en raison de son "incapacité à révéler les gisements de valeur" de l'entreprise.

Des chefs de marques d'un côté, des financiers de l'autre

C'est d'ailleurs le but que se fixe l'ex-actionnaire: "faire de la pédagogie" auprès des "analystes financiers et des investisseurs" qui ne "comprennent pas la valeur des murs des hôtels", et ainsi éviter qu'ils pèsent sur le cours de Bourse. Une stratégie que Sébastien Bazin prétend avoir "exposé au conseil d'administration" avant qu'il le nomme, et qu'il lui a accordé son "total soutien".

Accor conserve donc ses deux métiers. D'un côté, la gestion d'hôtels, avec des employés qui ne font "que cela, et non plus d'allocation d'actifs et de montants d'investissements, qui est un autre métier". De l'autre, "l'investissement, la construction et la promotion d'hôtels", un métier sur lequel Accor pèche depuis des années selon lui.

Ces métiers vont désormais être pris en charge par "des talents différents, des expertises différentes pour des résultats différents". Concrètement, "le patron de l'hôtel qui veut refaire les salles de bains de ses chambres" ne sera plus en mesure de décider lui-même du montant de l'investissement de ces travaux. Il fera cette fois face à "quelqu'un qui pourra lui dire qu'il ne peut pas investir autant vu le retour attendu".

N.G.