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Selon Orange, Bouygues, SFR et Free rediscuteraient mariage

Stéphane Richard a négocié le rachat de Bouygues Telecom durant tout le premier semestre 2016

Stéphane Richard a négocié le rachat de Bouygues Telecom durant tout le premier semestre 2016 - Eric Piermont AFP

Le PDG d'Orange Stéphane Richard a déclaré mardi à des investisseurs que les discussions avaient repris en vue d'une consolidation. Mais SFR et Bouygues démentent.

Same players, shoot again. Les discussions de fusion entre opérateurs français auraient-elles discrètement repris? C'est en tous cas ce qu'a affirmé mardi 13 septembre à Londres le PDG d'Orange Stéphane Richard lors d'un road show (tournée auprès des investisseurs). "Les discussions sur une consolidation du marché français ont repris. Si Orange n'en est pas l'auteur, Orange se dit prêt à jouer le rôle de facilitateur et acquérir alors certains actifs", indique le compte-rendu rédigé par Natixis, organisateur du road show. Interrogé, le porte-parole d'Orange confirme que Stephane Richard "a évoqué la reprise de contacts entre les autres opérateurs, sans qu'Orange soit moteur dans ces échanges".

Cette reprise des discussions est confirmée par plusieurs sources industrielles. Selon un opérateur, "cela reste à un stade très embryonnaire et sur un schéma différent de celui du printemps", schéma où Bouygues Telecom était racheté par Orange puis dépecé entre SFR et Free. "Cette fois, Orange n'est plus le grand organisateur" corroborent deux opérateurs.

SFR et Bouygues démentent

Cette reprise des discussions est officiellement démentie par SFR et Bouygues. "Nous n'avons strictement aucune discussion avec qui que ce soit sur ce sujet", affirme le porte-parole d'Altice, propriétaire de SFR et de ce site web. 

De son côté, le porte-parole du groupe de Bouygues "dément catégoriquement que des discussions auraient repris entre opérateurs français. Ce sujet n’est absolument pas d’actualité". 

Mardi, lors d'un road show à Londres, Philippe Marien, directeur général délégué du groupe de BTP, s'était pourtant montré plus nuancé: "Les discussions de fusion sont terminées. Bouygues reste disposé à participer à la consolidation, mais cette fois seulement comme acheteur", selon le compte-rendu effectué par Bank of America-Merrill Lynch.

Consolidation inéluctable

Ces démentis sont néanmoins à prendre avec des pincettes si l'on se souvient du round précédent. En effet, lorsque Martin Bouygues était allé voir fin 2015 Stéphane Richard pour lui proposer de lui vendre son opérateur télécoms, Bouygues avait officiellement déclaré n'avoir "aucun projet de sortie du secteur des télécoms, et réaffirmé son ancrage durable dans cette industrie".

De son côté, Free se refuse à tout commentaire. "La consolidation reviendra sur la table à un moment donné, la création de valeur qu'elle génère étant trop significative pour être ignorée", a déclaré début septembre lors d'un road show à New York son fondateur Xavier Niel, selon la retranscription effectuée par les analystes de Raymond James.

En effet, une reprise des discussions serait logique. Toutes les raisons incitant à réduire le nombre d'opérateurs sont toujours valables, comme les lourds investissements à venir dans la fibre, ou la guerre des prix qui pèse sur les marges des opérateurs.

Jamal Henni et Simon Tenenbaum